L’Europe se mobilise pour accueillir les migrants

Migrants Allemagne
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G.S. avec agences , modifié à
31.000 en Allemagne, 24.000 en France, 20.000 au Royaume-Uni… Les pays européens se mobilisent pour accueillir les réfugiés.

La crise des réfugiés "peut être maîtrisée et elle le sera", a assuré François Hollande lundi, lors de sa conférence de presse à l’Elysée. Selon Reuters, la Commission européenne propose de répartir encore 120.000 réfugiés sur les deux prochaines années, en plus des 40.000 déjà décidés en mai, selon un système de quotas obligatoires. Sur cette période, le chef de l'Etat français a promis d'en accueillir "24.000", la France respectant ainsi son quota. "La France est disposée à prendre sa part", martèle le président de la République. Et les autres pays européens ?

L'Allemagne prête à "changer". Selon les quotas de l’Union européenne, Berlin doit accueillir 31.000 migrants, en plus des 8.700 déjà accueillis en mai. Et l’Allemagne a déjà fait savoir qu’elle ouvrait grande ses portes aux réfugiés. "L’Allemagne va changer", a prévenu lundi la chancelière Angela Merkel, promettant six milliards d'euros dès 2016 pour faire face. "Ce que nous vivons est quelque chose qui va (...) nous changer, et nous voulons que le changement soit positif et nous pensons que nous pouvons y arriver", a renchéri la chancelière.

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Londres refuse les quotas… mais accueille 20.000 réfugiés. Le Premier ministre britannique David Cameron a également annoncé lundi que son pays était prêt à accueillir "20.000" réfugiés syriens au cours des cinq prochaines années, face à "l'ampleur de la crise et à la souffrance du peuple syrien". "En agissant ainsi, nous continuerons à montrer au monde la compassion extraordinaire de ce pays", a-t-il ajouté, assurant que le Royaume-Uni "jouerait son rôle auprès des autres partenaires européens". "Ce problème", a-t-il poursuivi, "est clairement le plus grand défi auquel sont aujourd'hui confrontés les pays en Europe". La Grande-Bretagne a toutefois choisi de ne pas participer à un système de quotas obligatoire, malgré les demandes pressantes de cette dernière d'une répartition plus équitable.

La Suède, le bonne élève. A Stockholm, le Premier ministre suédois Stefan Löfven a également prôné la mise en place de "mécanismes permanents et obligatoires" pour alléger le fardeau des pays les plus impliqués dans l'accueil des réfugiés. "La Suède, l'Allemagne et quelques autres pays sont depuis longtemps les seuls à prendre leurs responsabilités, cela ne suffit pas". Dans la crise humanitaire actuelle, la Suède est, en proportion de sa population, le pays européen qui a accueilli le plus grand nombre de demandeurs d'asile (81.000 l'an dernier, avant tout des Syriens). Et elle pourrait en accueillir encore près de 4.500, selon les quotas fixés par l’UE.

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Les quotas ne font pas l’unanimité. 14.000 en Espagne, 9.200 en Pologne, 4.600 en Roumanie… Selon Reuters, la Commission européenne va imposer des quotas ambitieux à tous les pays européens. Son président, Jean-Claude Juncker, donnera davantage de détails mercredi. Reste à savoir si tous les pays accepteront. La Pologne, par exemple, ne s’est pour l’heure engagée que sur 2.000. Le Premier ministre populiste hongrois Viktor Orban a, lui, d'ores et déjà jugé prématuré de débattre de la répartition tant que l'afflux de migrants ne serait pas sous contrôle.

Dans ce contexte, Angela Merkel a une fois de plus appelé ses partenaires européens à agir. "Le temps presse pour trouver une solution", a-t-elle martelé. Le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Garcia Margallo, a également mis en garde : la crise risque de "ternir l'image de l'Europe".