Bruno Le Maire 5:25
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Manon Fossat , modifié à
Sur Europe Matin mardi, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire est revenu sur la hausse des prix de l'électricité. Il a assuré que le gouvernement protège les Français mais n'a pas "sabordé" EDF. Selon lui, l'État a en effet joué son rôle en mettant en place le "bouclier tarifaire"

Le tarif réglementé de l'électricité (TRVE) va subir une hausse de 4% maximum en février. Une augmentation limitée du fait du "bouclier tarifaire" mis en place par le gouvernement. "Une augmentation de 4% TTC en moyenne du TRVE [tarif réglementé, ndlr] représentera une hausse d'environ 38 euros par an sur la facture d'un client résidentiel et d'environ 60 EUR/an pour un client professionnel. Invité sur Europe Matin mardi, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement soutient EDF mais qu'il "protège" les Français face à cette hausse des prix.

"EDF ne subventionnera aucun fournisseur"

"Cela fait cinq ans que nous soutenons EDF. Nous avons recapitalisé EDF quand il le fallait, nous avons renoncé à des dividendes, nous nous sommes battus avec le président de la République pour que l'énergie nucléaire soit reconnue comme énergie décarbonée et nous avons décidé de réaliser de nouveaux réacteurs nucléaires et c'est décisif pour l'avenir d'EDF. Donc je ne laisserai pas dire que nous avons sabordé EDF. Nous soutenons EDF", a-t-il assuré, précisant que l'entreprise ne subventionnera aucun fournisseur d'électricité. "Nous veillerons à ce que les tarifs soient répercutés sur les consommateurs", a-t-il ajouté dans un souci de ne pas léser EDF face à ses concurrents

Pour autant, Bruno Le Maire a affirmé que ce bouclier tarifaire est "la seule façon de protéger les Français de cette flambée qui aurait été insupportable pour eux", avant de reprocher à l'opposition -notamment à Valérie Pécresse - de n'avoir aucune autre solution à apporter face à cette hausse des prix. 

"L'État a renoncé à 8 milliards de taxes"

"Nous pensons aux Français, nous pensons à leur facture et nous les protégeons. Donc nous avons demandé un effort à EDF et l'État lui-même a fait un effort très important puisqu'il a renoncé à 8 milliards d'euros de taxes pour protéger les Français et que leur facture n'augmente pas autant que c'est le cas en Espagne, en Italie, ou ailleurs en Europe", a poursuivi Bruno Le Maire. "On ne peut pas qualifier ça d'électoralisme quand nous prenons la décision responsable de protéger les Français."

Selon lui, en Espagne la facture va en effet passer "de 1.000 à 1.710 euros" et en Italie "de 1.000 à 2.290 euros". "C'est cela qu'on voulait pour les Français ?", a-t-il interrogé. "Chez nous elle va augmenter de 40 euros, même si c'est toujours 40 euros de trop. Il ne vous a pas échappé qu'EDF est détenu à 84% par l'État et ma conception d'un grand service public, c'est que lorsqu'il y a une crise énergétique aussi grave, il protège les Français et ne se mette pas de l'argent dans les poches en imposant 35% d'augmentation de la facture à nos compatriotes", a encore lancé le ministre de l'Économie.

"Il serait aberrant de penser qu'EDF est une entreprise privée comme une autre [...] Sur les grands sujets stratégiques qui peuvent relever de la défense, de l'électricité, du nucléaire... C'est l'État qui décide. Je fais jouer à l'État son rôle de bouclier et c'est une fierté pour moi", a enfin tranché Bruno Le Maire.