Guadeloupe : l'ancienne ministre Lucette Michaux-Chevry en garde à vue

Lucette Michaux-Chevry
Lucette Michaux-Chevry était entendue dans le cadre "d'une commission rogatoire du juge d'instruction de Basse-Terre". © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Elle est entendue pour des faits présumés de "détournement de fonds publics, association de malfaiteurs", ou encore "escroquerie en bande organisée"

L'ancienne ministre Lucette Michaux-Chevry, a été placée en garde à vue, mercredi matin, dans le cadre d'une enquête sur des détournements de fonds présumés, a-t-on appris du parquet de Basse-Terre, confirmant une information de Radio Caraïbes International.

Enquête débutée en 2016. Lucette Michaux-Chevry, 88 ans, qui préside la communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbe (ex-CASBT), était entendue "depuis 8 heures du matin", dans le cadre "d'une commission rogatoire du juge d'instruction de Basse-Terre" concernant une enquête débutée en 2016 et qui avait abouti à trois mises en examen en janvier, a indiqué Samuel Finielz, procureur de la République de Basse-Terre.

Des perquisitions ont été menées. L'ancienne ministre est en garde à vue aux Abymes, dans les locaux de la police judiciaire, entendue pour des faits présumés de "détournement de fonds publics, association de malfaiteurs, escroquerie en bande organisée, prise illégale d'intérêts, faux et usage de faux de documents administratifs", a-t-on ajouté de même source. Selon une source proche du dossier, confirmant une autre information de RCI, "des perquisitions" ont été menées dans les locaux de la communauté d'agglomération, à Basse-Terre, mardi, "tout comme d'autres opérations de police judiciaire" ces derniers temps.

Période 2010-février 2017.Selon RCI, "une femme, chef d'entreprise proche de Lucette Michaux-Chevry", aurait été placée en garde à vue, mardi. Dans cette affaire, les investigations effectuées dans le cadre d'une enquête démarrée début 2016, sur la période 2010-février 2017, ont mis en évidence "que certaines entreprises bénéficiaires de marchés publics" de la CASBT "finançaient les besoins personnels de certains fonctionnaires territoriaux et élus", "directement" ou au "travers des associations ou des comptes ouverts dans des commerces", précisait le parquet dans un communiqué, en février.

Trois hommes mis en examen en février. "Des associations facturaient des prestations fictives à la communauté d'agglomération", "payées grâce à l'intervention de certains fonctionnaires territoriaux". "Les fonds ainsi versés faisaient systématiquement l'objet de retraits en espèces", expliquait-il encore. Le 10 février, trois hommes avaient été mis en examen pour "recel d'abus de biens sociaux, trafic d'influence passif soit par personne chargée d'un mandat électif, soit par personne chargée d'une mission de service public, escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs et détournement de fonds publics".

Fred Madinékouty, directeur général des services, avait été incarcéré et libéré sous contrôle judiciaire. René-Claude Monrose, troisième adjoint de Marie-Luce Penchard (LR), fille de Lucette Michaux-Chevry, à la mairie de Basse-Terre, et Georges Chasselas, DGS adjoint de la CASBT, avaient été laissés libres sous contrôle judiciaire.