Grâce de Jacqueline Sauvage : Hollande temporise

© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
  • Copié
R.D. avec David Doukhan , modifié à
De nombreuses voix réclament une grâce présidentielle pour cette femme condamnée pour avoir tué son mari violent. Mais le chef de l’Etat refuse de trancher.

Même depuis l’Inde, où il est en visite d’Etat, François Hollande a eu vent de la mobilisation dont bénéficie Jacqueline Sauvage. Alors que de plus en plus de voix appellent à la grâce présidentielle de cette femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent, qui la battait depuis près de 50 ans et avait violé ses filles, le chef de l’Etat prend, selon son entourage, cette affaire très au sérieux. Mais il ne prendra pas de décision dans l’immédiat.

Une étude du fond de l’affaire, des avis… L’Elysée précise en effet qu’une procédure est en cours, et qu’il faut la respecter. En outre, selon ses proches, François Hollande ne s’est pas encore penché sur le fond du dossier en détail. Il attend notamment les avis et les propositions qui lui seront faites. Ce n’est qu’à l’issue de ce processus qu’il tranchera.

Pas une procédure que Hollande apprécie. Son entourage ajoute au passage que la grâce n’est pas une procédure que le chef de l’Etat affectionne, car elle lui rappelle une autre conception du pouvoir. Une conception d’un autre temps, celui de l’Ancien régime, quand le roi avait tous les pouvoirs.

Le seul précédent : Philippe El Shennawy. L’Elysée rappelle d’ailleurs que François Hollande n’a utilisé ce pouvoir qu’à une seule reprise au cours du quinquennat. C’était en 2013, pour un homme qui avait passé 37 ans de sa vie derrière les barreaux. Et, l’Elysée insiste, ce n’était qu’une grâce partielle. François Hollande avait annulé la période de sûreté du condamné, mais n’avait pas ordonné sa libération immédiate. Philippe El Shennawy n’avait d’ailleurs été libéré qu’en janvier 2014, quelques mois après la décision présidentielle.