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M.B. , modifié à
ELECTIONS - Pour Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, les élections législatives en Espagne illustrent l'essoufflement de la classe politique traditionnelle.
INTERVIEW

Alors que les élections législatives en Espagne ont vu le bipartisme exploser, Jean-Dominique Giuliani y voit la preuve d'une contestation grandissante au sein de l'électorat européen. "Les citoyens veulent changer de classe politique, il y a indéniablement un effet de génération", a expliqué le président de la Fondation Robert Schuman sur Europe 1 lundi. Selon lui, "les partis traditionnels posent problème" car ils présentent "un déficit d'idées et de réflexions". Logiquement, les partis qui se posent comme des contestataires du pouvoir en place, tels que Podemos en Espagne, Syriza en Grèce ou le Front national en France, font de bons scores lors des différents scrutins.

Des partis traditionnels dépassés. "Selon les pays, on voit des contestations différentes", analyse Jean-Dominique Giuliani. "Au Royaume-Uni, on a une contestation anti-immigrants, anti-Union Européenne. En France, c'est le Front national, en Grèce, c'est l'extrême-gauche." Selon lui, l'erreur des partis politiques traditionnels est non seulement de ne pas être capables d'apporter "une réponse à la situation économique", mais surtout de croire que chaque pays traverse une crise. "On ne vit pas en crise, mais dans une émulsion instable qui va durer longtemps", assène ce spécialiste des questions européennes. "Dix ans au pouvoir, c'est trop long dans le monde contemporain. Il faut avoir des idées pour s'adapter et être crédible."

L'exemple de Renzi en Italie. A ses yeux, c'est ce qu'a réussi à faire Matteo Renzi en Italie depuis 2014. "Il a commencé à réformer son pays et y arrive", estime Jean-Dominique Giuliani, en prenant l'exemple de la réforme constitutionnelle qui a permis de diminuer les pouvoirs du Sénat italien. "C'est pour cela qu'il garde encore une audience incontestable."