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avec AFP / Crédit photo : MIGUEL MEDINA / AFP
Le président du RN, Jordan Bardella a estimé lors d'une conférence de presse que le chef de l'État "a pris le parti d'intervenir directement et personnellement dans une campagne électorale". De leur côté, Les Républicains ont qualifié jeudi la "France d'Emmanuel Macron" de "pays malade de l'Europe".

Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement national, a ironisé jeudi sur le discours européen du président de la République Emmanuel Macron entre "incantations" et "gesticulations". "Sur la scène européenne, cela fait sept ans qu'Emmanuel Macron confond ses incantations et ses gesticulations avec des réalisations", a-t-elle lancé sur X, l'accusant de "brader des pans entiers de souveraineté" nationale.

Le président du RN, Jordan Bardella, tête de liste de son parti aux européennes du 9 juin, a pour sa part estimé lors d'une conférence de presse que le chef de l'État "a pris le parti d'intervenir directement et personnellement dans une campagne électorale". Qualifiant Emmanuel Macron de "porte-parole" de sa candidate Valérie Hayer, Jordan Bardella a de nouveau jugé "inévitable" la dissolution de l'Assemblée nationale "en cas de désaveu électoral" pour le camp macroniste, qu'il devance nettement dans les sondages.

"Pays malade de l'Europe"

Après quelques critiques contre la "pensée slogan" et la "séance d'autosatisfaction" du chef de l'État, le numéro un du RN a déroulé les grands axes de son programme pour "une Europe qui protège, qui produit (et) qui respecte". Défendant "la fin de la naïveté" en matière de commerce comme d'immigration, il a aussi rappelé son opposition "à tout nouvel élargissement de l'Union européenne", ainsi qu'aux "règles absurdes de fixation des prix de l'électricité", tout en pourfendant "la maladie bureaucratique et l'écologie punitive".

 

De leur côté, Les Républicains ont qualifié jeudi la "France d'Emmanuel Macron" de "pays malade de l'Europe", à la veille de la première salve de notations de la dette du pays, tout en exigeant que son discours de la Sorbonne soit décompté de la campagne de Renaissance. "La mise en scène d'Emmanuel Macron est celle du grand leader européen, mais la terrible vérité de cette action, c'est que demain les premières notations des agences pourraient dégrader la note de la dette française", a affirmé à la presse la tête de liste LR François-Xavier Bellamy après le discours du chef de l'État sur l'Europe.

La France "ne peut pas faire la leçon" 

"La France d'Emmanuel Macron, c'est le pays malade de l'Europe et c'est ça dont tout le monde parle à Strasbourg et à Bruxelles", a dénoncé l'eurodéputé sortant lors d'une conférence de presse à Paris à son retour de la dernière session du Parlement européen. François-Xavier Bellamy, dont la liste stagne autour de 8% dans les sondages, a prévenu que le pays serait "placé en procédure d'infraction pour déficit excessif par la Commission européenne", après son dérapage à 5,5% du PIB l'an passé, estimant que la France "ne peut pas faire la leçon" dans ces conditions aux autres membres de l'UE.

"C'est un discours de campagne, un acte de campagne", a estimé l'eurodéputé sortant, rappelant que le patron de LR Eric Ciotti avait écrit à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) et à l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour leur demander de prendre en compte ce discours comme un acte de campagne. "Cette manifestation ne peut être regardée comme l'action internationale du chef de l'État, car elle constitue une opération de propagande électorale au soutien d'une liste", a écrit Eric Ciotti. Ce dernier précise que sa requête concerne les "frais directs et indirects ainsi que des divers avantages en nature reçus".