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À peine nommé Premier ministre, Gabriel Attal est vu par l'exécutif comme l'arme "anti Jordan Bardella". Une stratégie qui ne convainc pas Sébastien Chenu, vice-président de l’Assemblée nationale et invité de La Grande interview Europe 1-CNews, pour qui le gouvernement "s'ajuste" au Rassemblement national. Pour le député RN du Nord, Gabriel Attal "est condamné à décevoir". 
INTERVIEW

Gabriel Attal, le nouvel atout jeunesse de la Macronie ? Nommé officiellement Premier ministre ce mardi par Emmanuel Macron, Gabriel Attal est devenu de fait à 34 ans le plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Ve République. Et pour le camp présidentiel, la stratégie est claire : profiter de la cote de popularité du jeune ministre, "personnalité politique préférée des Français" selon un sondage Ipsos publié en décembre dernier. Mais aussi, placer le cadet face à un autre jeune visage du paysage politique : Jordan Bardella, du Rassemblement national.

"Ce gouvernement s'ajuste à nous"

À peine nommé, il est déjà pensé comme une "arme anti-Jordan Bardella". "Je me méfie de tout ça. Parce que je me souviens de l'arme anti-Rassemblement national qui était Gérald Darmanin. Le moins que l'on puisse dire, c'est une arme qui s'est un peu enrayée, ça n'a pas produit les effets escomptés", note Sébastien Chenu, vice-président de l'Assemblée nationale et député Rassemblement national du Nord, invité de la Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi.

"Lorsque le gouvernement cherche à nous combattre, il essaie d'aller sur des thématiques que nous connaissons et sur lesquelles nous travaillons depuis longtemps. Et moi, ce que j'aime, c'est qu'en fait ce gouvernement, il s'ajuste à nous, (…) mais il ne va pas jusqu'au bout. Donc bien sûr, ce n'est pas le succès. Et maintenant il s'est dit : 'Le Rassemblement national a un jeune président, il est populaire. Regardons ce que nous avons en magasin. On a un jeune homme populaire qui s'appelle Gabriel Attal et on va essayer d'en faire quelque chose'", analyse le député.

Pour le vice-président de l'Assemblée nationale, si les jeunes hommes se ressemblent en surface, par leur stratégie de communication et leur profil, "ils ne proposent pas du tout la même chose". "Je crois que Gabriel Attal subira exactement ce que la loi immigration a subi. C'est-à-dire qu'en réalité, il est condamné à décevoir parce qu'il est condamné à appliquer la politique d'Emmanuel Macron et ne va pas en sortir. Il a d'ailleurs été choisi pour ça", conclut Sébastien Chenu. De nombreux chantiers attendent le nouveau Premier ministre, à commencer par l'élargissement de la majorité, les élections européennes et le projet de loi sur la fin de vie.