France Travail : le déontologue saisi pour un possible conflit d'intérêts du macroniste Ferracci

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Le texte de loi, à l'examen à l'Assemblée nationale en octobre, doit donner naissance au réseau France Travail, incluant Pôle emploi comme opérateur principal, pour mieux coordonner les acteurs du service public de l'emploi. © Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP / Crédit photo : Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le texte de loi, à l'examen à l'Assemblée nationale en octobre, doit donner naissance au réseau France Travail, incluant Pôle emploi comme opérateur principal, pour mieux coordonner les acteurs du service public de l'emploi. Le site d'information Blast affirme que cette évolution "va bénéficier personnellement à Pierre Ferracci", père de Marc Ferracci, ainsi qu'à ce dernier, ce qu'il récuse.

Des socialistes et auparavant le député Marc Ferracci lui-même, corapporteur du projet de loi "pour le plein emploi", ont saisi le déontologue de l'Assemblée nationale quant à un risque de conflit d'intérêts de l'élu macroniste, a-t-on appris jeudi auprès de ces parlementaires. Ce texte, à l'examen à l'Assemblée nationale en octobre, doit donner naissance au réseau France Travail, incluant Pôle emploi comme opérateur principal, pour mieux coordonner les acteurs du service public de l'emploi. Le site d'information Blast affirme que cette évolution "va bénéficier personnellement à Pierre Ferracci", père de Marc Ferracci, ainsi qu'à ce dernier, ce qu'il récuse. "Il n'y a pas de sujet", a-t-il déclaré à l'AFP.

Des affirmations "mensongères" selon le principal intéressé 

Pierre Ferracci, à la tête du puissant groupe Alpha de conseil aux comités d'entreprises, est devenu indirectement le "principal opérateur privé de Pôle Emploi" et son activité va croître avec France Travail, selon Blast. Mais Marc Ferracci assure que ces affirmations "sont tout bonnement mensongères", le groupe Alpha n'ayant pas d'activité ou d'alliance concernant les marchés de placement des demandeurs d'emploi pour Pôle Emploi, ou demain France Travail.

Proche d'Emmanuel Macron, le député (Renaissance) des Français de Suisse et du Liechtenstein depuis un an a été auparavant conseiller spécial de Muriel Pénicaud au ministère du Travail, où il a inspiré les ordonnances travail et la première réforme de l'assurance chômage. Il possède 35% d'Icare Finance, la holding de son père, relève Blast. Sur Twitter, le patron des députés Les Républicains, Olivier Marleix, a critiqué un "mélange des genres inacceptable".

 

Vers une mise en retrait ?

Dans un courrier à la présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée Fadila Khattabi, reproduit sur Twitter, le député PS Arthur Delaporte et le patron du groupe Boris Vallaud lui demandent de "saisir immédiatement le déontologue" de l'institution pour que celui-ci "statue sur l'existence d'un conflit d'intérêts ou d'un risque de conflit d'intérêts". En attendant, ils plaident pour une mise en retrait de Marc Ferracci de sa fonction de co-rapporteur du projet de loi "plein emploi".

Déplorant une "instrumentalisation" par "des oppositions de tous bords" qui n'ont pas "de propositions crédibles pour mener la France vers le plein emploi", l'intéressé a indiqué avoir déjà saisi le déontologue mercredi, dès sa nomination comme corapporteur, pour "ne laisser aucune prise au soupçon". Marc Ferracci "tiendra compte de son avis". "Particulièrement sensible à la question du conflit d'intérêts", il avait déjà prévu de ne pas intervenir sur la partie du projet de loi consacrée à France Travail, mais sur celle dédiée aux droits et devoirs des demandeurs d'emploi.

Dans un communiqué, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a souligné être "particulièrement attachée" à "la prévention des conflits d'intérêts". "L'indépendance du déontologue en est une garantie fondamentale" et "les mécanismes relatifs au respect des règles de déontologie fonctionnent", a-t-elle ajouté.