Fonds Marianne : «L'opacité et la désinvolture ont conduit au fiasco», selon la Commission d'enquête du Sénat

Le Fonds Marianne avait été lancé en 2021 à l'initiative de Marlène Schiappa.
Le Fonds Marianne avait été lancé en 2021 à l'initiative de Marlène Schiappa. © Thomas SAMSON / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Thomas SAMSON / AFP
La Commission d'enquête du Sénat, consacrée au fonds Marianne, a conclu que "le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture" ont conduit au fiasco du dispositif controversé. Ce fonds avait été créé par en avril 2021 par Marianne Schiappa, quelques mois après l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty.

"Le manque de rigueur, l'opacité et la désinvolture ont conduit au fiasco" du Fonds Marianne contre le séparatisme, mis en place en 2021 par Marlène Schiappa, a conclu jeudi la commission d'enquête du Sénat consacrée à ce dispositif controversé. "Le constat est sans appel sur la dérive de ce que nous appelons 'un coup politique'", a asséné lors d'une conférence de presse le rapporteur de la commission, le sénateur (LR) Jean-François Husson.

Ce fonds doté de 2,5 millions d'euros avait été créé par en avril 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, quelques mois après l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty par un jeune radicalisé, pour financer sur internet des "contre discours" à l'islam radical.

"Je ne l'ai jamais vue proposer des éléments tangibles" 

"Nous avons le sentiment que le Fonds Marianne a été conçu comme une grande opération de communication" par la ministre, a encore observé Jean-François Husson. La "promesse" inhérente à ce dispositif, "n'a pas été tenue, ce qui relève pleinement de la responsabilité politique de la ministre", a-t-il poursuivi.

 

"Nous l'avons longuement auditionnée (...) je ne l'ai jamais vue proposer à notre commission d'enquête des éléments tangibles. Elle a eu beaucoup de pertes de mémoire, il y a certaines prises de parole qui sont consternantes de mon point de vue, et affligeantes", a étrillé le sénateur. Pour le rapporteur, certaines des associations ayant bénéficié du fonds "ont effectué un vrai travail", mais ce n'est pas le cas des deux principales d'entre elles. Au final, le "label" du Fonds Marianne "devient un véritable fardeau", voire "un boulet attaché à l'allégorie de la République", selon lui.