«Zone interdite» sur l’islam radical : deux témoins portent plainte contre M6 pour «provocation à la haine»

Ophélie Meunier
Deux personnes ont porté plainte contre M6 après la diffusion d'un reportage de "Zone interdite" sur l'islam radical © Zone interdite
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Solène Delinger, avec AFP , modifié à
Lundi 23 janvier, deux personnes interrogées dans un reportage sur l'islam radical à Roubaix, diffusé en janvier 2022 dans l'émission "Zone interdite", ont porté plainte contre M6. Elles dénoncent une "trahison" de la part des journalistes qui les auraient "manipulées" et "trompées". La présentatrice Ophélie Meunier avait reçu des menaces de mort suite à la diffusion du reportage. 

Deux personnes interrogées par les équipes de l'émission Zone interdite ont porté plainte contre M6. Elles avaient témoigné dans le cadre d'un reportage sur l'islamisme à Roubaix. L'émission, diffusée il y a tout juste un an, avait beaucoup fait parler d'elle. La présentatrice Ophélie Meunier avait reçu des menaces de mort puis avait été placée sous protection policière. 

Un montage "tendancieux et falsifié"

Et ce n'est pas tout. Déjà l'année dernière, l'émission Arrêt sur images avait pointé du doigt des "e-mails et messages trompeurs" des auteurs du reportage. Les deux personnes qui ont décidé de porter plainte contre M6 dénoncent une "trahison". Elles affirment avoir été "trompées" et "manipulées". "Elles avaient accepté d’intervenir sur le sujet de la laïcité afin de promouvoir son respect et le vivre-ensemble pour finalement se voir stigmatisées et assimilées à de dangereux islamistes radicaux grâce aux artifices coupables d’un montage tendancieux et falsifié, d’une voix off à charge, et d’une musique anxiogène", a assuré dans un communiqué l'avocat des plaignants Jean-Christophe Basson-Larbi.

Une plainte pour provocation à la haine

"Parmi ces victimes (…) figurent l’étudiante Lilia Bouziane - qui avait immédiatement dénoncé publiquement la trahison dont elle avait été victime - ainsi qu’un ancien chauffeur de la RATP dont les propos ont été trafiqués", poursuit l'avocat. Ces deux personnes ont donc déposé deux plaintes à Paris lundi 23 janvier. Une plainte pour "escroquerie", "recel d'escroquerie" et "atteinte à la représentation des personnes". Et une deuxième plainte avec constitution de partie civile pour "provocation à la haine" et "publication d'informations fausses de nature à troubler la paix publique".