L'assassinat de Samuel Paty aurait-il pu être évité ? C’est ce que peuvent laisser penser les révélations du journal Le Parisien. Selon le rapport définitif des policiers de la Sous-direction antiterroriste (Sdat), la directrice du collège de Conflans-Sainte-Honorine, où travaillait le professeur d'histoire géographie, avait effectué plusieurs signalements quelques jours avant le drame. On apprend aussi que Samuel Paty a vécu les derniers jours de sa vie dans l’angoisse la plus totale.
L'enseignant demandait à ses collègues de le ramener chez lui
Les enquêteurs ont trouvé dans le sac à dos du professeur un marteau, juste après son assassinat. D'après eux, aucun travail particulier ne justifiait ce jour-là la présence de cet objet sur l’enseignant. Les menaces reçues sur les réseaux sociaux ou de la part du père d'une élève ont rendu Samuel Paty angoissé. Après sa journée de travail, il tape dans un moteur de recherche l’expression "c'est quoi une menace à l’ordre public". Il consulte aussi le site d’un cabinet d’avocats pénalistes et recherche "atteinte à la paix publique". L’enseignant se sentait traqué et a demandé, dans les jours qui précédaient son assassinat, à deux collègues de le ramener à son domicile en voiture.
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Une demande inhabituelle puisqu’il habitait à seulement deux kilomètres du collège dans lequel il enseignait. Samuel Paty avait peur, il était "emmitouflé, cachait son visage, parlait très peu durant les trajets", confie l’un de ses collègues. Le 16 octobre 2020, jour de son assassinat, Samuel Paty demande une nouvelle fois d’être accompagné chez lui à la fin de la journée mais l'emploi du temps de son collègue ne le lui permet pas. Il sera assassiné à 16h45, la capuche vissée sur la tête, des écouteurs dans les oreilles.