Patrick Pelloux 1280 3:23
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Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France, a estimé que le départ de la ministre de la Santé Agnès Buzyn intervenait à un moment critique, alors que le système hospitalier traverse une grave crise et que l'épidémie de coronavirus continue de se répandre.
INTERVIEW

Arrivé ce matin au ministère de la Santé, Olivier Véran récupère deux dossiers brûlants, celui de la crise de l’hôpital public et du coronavirus. Avec 1.770 morts en Chine sur 70.500 cas recensés, et environ 800 cas de contamination confirmés dans une trentaine de pays du monde, l'OMS avertit qu'il est impossible de prévoir quelle direction l'épidémie va prendre. "Olivier Véran ne doit pas perdre de temps. Une réunion est en train de se préparer en Chine, il faut absolument que la France y soit représentée !", a réagi au micro d’Europe 1 Patrick Pelloux, le président de l'Association des médecins urgentistes de France.

"Il faut continuer à mobiliser les équipes et à anticiper le plus possible ce qui pourrait arriver si la pandémie continue de se développer", explique-t-il, tout en invitant à relativiser l’importance de la crise. "La grippe saisonnière tue, les accidents du travail tuent tous les jours, en ce qui concerne le coronavirus, nous n’avons eu qu’un décès, et il s’agit d’un Chinois qui était déjà très malade. Il faut raison garder", estime Patrick Pelloux.

Un système de santé à bout de souffle

Pour cet urgentiste, toutefois, le système de santé français n’est pas prêt a faire face à une situation comparable à celle que connaît la Chine actuellement. "Cela poserait des questions énormes au système de santé français, car nous sommes à sec, à genoux ! Nous traversons une crise hospitalière majeure qui remet en cause les fondamentaux qui représentent le socle social de l’hôpital public en France."

Face à cette situation, Le départ d’Agnès Buzyn, qui vient de prendre la succession de Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris, envoie un mauvais signal, selon Patrick Pelloux. "Que l’on soit d’accord ou non avec sa politique, elle était le commandant du navire en pleine tempête."