Evacuation de migrants à Paris : Castex refuse de "jeter l'opprobre" sur la police

Le Premier ministre Jean Castex a défendu les forces de l'ordre, mises en cause dans l'évacuation d'un campement de migrants à Paris.
Le Premier ministre Jean Castex a défendu les forces de l'ordre, mises en cause dans l'évacuation d'un campement de migrants à Paris. © Ludovic MARIN / POOL / AFP
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avec AFP , modifié à
L'évacuation controversée d'un campement de migrants dans le centre de Paris par les forces de l'ordre lundi a provoqué une vive polémique. Interrogé au Sénat, le Premier ministre Jean Castex a refusé de "jeter l'opprobre sur les forces de sécurité". 

Jean Castex s'est indigné mercredi que l'on veuille "jeter l'opprobre sur les forces de sécurité" après l'évacuation musclée et controversée d'un campement de migrants dans le centre de Paris lundi, renvoyant aux rapports commandés après les incidents. "Des faits se sont produits qui ont choqué et qui ont appelé la mise en œuvre de procédures prévues par les lois de la République. Le gouvernement veillera à l'application de ces procédures", a déclaré le Premier ministre lors des questions au gouvernement au Sénat.

Interpellé par le président du groupe écologiste Guillaume Gontard, qui estime que "la dérive sécuritaire du gouvernement est alarmante", Jean Castex a promis qu'il tirerait "les conséquences des enseignements" apportés notamment par l'enquête demandée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). "Est-ce en quoi que ce soit une raison pour jeter l'opprobre sur les forces de sécurité de la République ? En aucun cas", a poursuivi le Premier ministre, en estimant que ces forces faisaient "un travail difficile qui mérite l'hommage de l'ensemble de cette assemblée". 

Une évacuation qui fait polémique 

"Et je ne peux pas vous laisser dire que ce gouvernement cherche en quoi que ce soit à porter atteinte aux lois de la République, c'est totalement inexact", a-t-il insisté. L'évacuation lundi soir de plusieurs centaines de migrants qui avaient dressé leurs tentes sur la place de la République a donné lieu à des violences de la part de membres des forces de l'ordre, dont les images ont été partagées massivement sur les réseaux sociaux et ont provoqué l'indignation.

"Comment le préfet (de police) Lallement peut-il encore être en poste après tant de bavures ? Comment le ministre de l'Intérieur peut-il encore continuer à jeter de l'huile sur le feu", s'est interrogé Guillaume Gontard. "La République, c'est d'abord assurer la sécurité de nos concitoyens. Assurer la sécurité, c'est respecter partout les lois et les règles de la République", lui a encore répondu Jean Castex. Et "il est parfaitement normal que des fonctionnaires de la République fassent appliquer des lois de la République", a-t-il ajouté.