Européennes : pour Emmanuel Macron, "la mouise", un "demi-succès" ou un "sérieux revers" estiment les éditorialistes

Le Rassemblement national de Marine Le Pen a devancé légèrement la liste soutenue par Emmanuel Macron dimanche aux élections européennes.
Le Rassemblement national de Marine Le Pen a devancé légèrement la liste soutenue par Emmanuel Macron dimanche aux élections européennes. © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les éditorialistes sont divisés lundi, au lendemain des résultats des élections européennes. Le Rassemblement national de Marine Le Pen a devancé légèrement la liste soutenue par Emmanuel Macron. 

Pour le président, "c'est "la mouise", un "demi-succès", un "sérieux revers" ou au contraire, un "pari (presque) remporté" voire une sortie en "vainqueur". Les éditorialistes sont divisés lundi, au lendemain des résultats des élections européennes. Dimanche, le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen a devancé légèrement la liste soutenue par Emmanuel Macron. 

Pour Libération qui salue "la croissance verte" du scrutin, "une nouvelle fois, le Rassemblement national rafle la mise" quand LaREM "remporte la mouise". Son directeur de la rédaction, Laurent Joffrin s'interroge : "cette déroute (de LR, ndlr), comme l'échec de Macron, en même temps que la percée verte et la survie du PS, reposent une question cruciale : qui peut contrer le nationalisme conquérant ?"

"Macron manque de peu son pari", estime Les Échos

Dans Le Figaro, Guillaume Tabard voit "comme une réplique du séisme de 2017" et ironise "'en même temps', Emmanuel Macron a réussi à mobiliser les électeurs à la fois pour lui et contre lui. Il échoue d'un cheveu." Toujours dans le quotidien conservateur, Alexis Brézet estime "la recomposition en marche" et trouve que le président "remporte (presque) son pari". Cécile Cornudet des Echos, estime aussi que "Macron manque de peu son pari" et que "le parti de la majorité résiste bien." Elle évoque "la France bipolaire" : "le Rassemblement national vs En Marche, et autour un vaste désert".

Au contraire, François Ernenwein de La Croix pense que "ces résultats sont un sérieux revers pour Emmanuel Macron". "Le vainqueur des élections européennes n'est pas celui qu'on croit", assure Nicolas Beytout de L'Opinion. "C'est lui, le chef de l'Etat, qui sort vainqueur des élections", poursuit-il en jugeant que "la stratégie du vote utile" a "ravagé la droite républicaine" et "atomisé la gauche". Patrick Apel-Muller de L'Humanité fustige, lui, "une stratégie ravageuse" et promet que "LaREM ne tire aucun marron de ce feu".

 

Pour Le Parisien, "Le grand chamboule-tout continue"

"Après la crise sociale des 'gilets jaunes' et une impopularité abyssale du chef de l'Etat, la sanction est réelle mais pas cinglante," tempère Jean-Michel Helvig de La République des Pyrénées. Laurent Bodin de L'Alsace pense que LaREM "perd avec les honneurs" et que "ce résultat résonne plus comme un avertissement que comme une condamnation définitive". Dans La Montagne, Bernard Stéphan voit "une défaite en trompe-l'oeil" de LaREM" et prédit que Macron "confirme l'émiettement de ses oppositions et installe durablement le macronisme dans le paysage politique français."

Dans L'Est Républicain, Philippe Marcacci trouve que "le président a d'abord perdu (de peu) son pari", alors qu'Hubert Coudurier du Télégramme parle d'un "demi-succès d'Emmanuel Macron". "Sa stratégie de bipolarisation est parvenue à pulvériser toute alternative crédible dans la course à 2022, imposant plus que jamais LREM au centre du jeu", croit Xavier Brouet du Républicain lorrain. Le Parisien note que "Macron et Le Pen poursuivent leur tête-à-tête", et son éditorialiste, Stéphane Albouy assure que "derrière eux, le grand chamboule-tout continue". Dominique Jung (Dernières Nouvelles d'Alsace) trouve lui aussi que "la volonté de recomposition est indéniable" et écarte les partis de gouvernement sous la Ve "qu'il s'agisse du Parti socialiste ou des Républicains."