Emmanuel Macron s'exprime ce mercredi soir dans "C à vous". 1:09
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avec AFP / Crédit photo : Ludovic MARIN / AFP , modifié à
24 heures après l'adoption par le Parlement du projet de loi immigration, le président Emmanuel Macron a accordé une interview ce mercredi dans l'émission "C à vous" sur France 5. Le chef de l'État est revenu sur les moments forts de l'année 2023 et abordé les principaux chantiers de l'année 2024.

Emmanuel Macron prend la parole. Ce mercredi soir, le chef de l'État accorde une interview sur France 5 dans l'émission C à vous, délocalisée, pour l'occasion, à l'Élysée. Un rendez-vous qui intervient alors que la majorité se trouve profondément divisée après l'adoption, mardi soir, du projet de loi immigration. Un texte durci par rapport à la volonté initiale de l'exécutif et voté par les députés du Rassemblement national, tandis que 59 élus du camp présidentiel ont voté contre ou se sont abstenus.

Un contexte politique délicat, renforcé par la démission mercredi d'Aurélien Rousseau, ministre de la Santé, sur lequel Emmanuel Macron sera sans doute amené à s'exprimer. Mais au-delà du tumulte créé par l'adoption de la loi immigration, le chef de l'État évoque aussi de nombreux sujets. Il est notamment revenu les moments forts de l'année 2023 et abordé les principaux enejux de l'année 2024, à commencer par la loi sur la fin de vie, mais aussi les Jeux olympiques et l'avenir du conflit entre Israël et le Hamas.

Les principales informations

  • Emmanuel Macron s'est exprimé ce mercredi soir dans l'émission C à vous sur France 5
  • Une prise de parole qui intervient au lendemain du vote de la loi immigration
  • Le chef de l'État a défendu un texte qu'il qualifie comme étant "le bouclier qu'il nous manquait"
  • Le président a balayé un large panel de sujets, allant de la fin de vie au conflit Israël-Hamas, en passant par les JO de Paris-2024

Emmanuel Macron dénonce une "chasse à l'homme" à propos de Gérard Depardieu

Le président Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la Légion d'honneur est un Ordre qui n'est "pas là pour faire la morale", tout en dénonçant "une chasse à l'homme" contre l'acteur Gérard Depardieu, à la suite de la diffusion d'un documentaire télé choc sur la star française du cinéma.

"Il y a une chose dans laquelle vous ne me verrez jamais, ce sont les chasses à l'homme. Je déteste ça", a répondu le chef de l'Etat sur la chaîne de télévision France5, après l'annonce par la ministre de la Culture Rima Abdul Malak qu'une "procédure disciplinaire" serait engagée par la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur à l'encontre de l'acteur, visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle.

JO de Paris-2024 : "Il y a évidemment des plans B" en cas de "menace potentielle" 

Le président de la République Emmanuel Macron a assuré mercredi qu'il y avait évidemment des "plans B" pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Paris, "en cas de menace potentielle". "Il y a évidemment des plans B, des plans C, etc...", pour l'organisation de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris, a assuré le chef de l'Etat sur France 5, alors que le président du parti Les Républicains Eric Ciotti avait récemment suggéré de renoncer à l'organiser sur la Seine, car la sécurité pourrait ne pas y être assurée. Ce plan B interviendrait "en cas de menace potentielle", "si vous avez une montée des tensions internationales ou régionales, si vous avez une série d'attaques" comme en novembre 2015, a-t-il expliqué.

Sur la guerre en Ukraine, Macron assure que "nous ne pouvons pas avoir la Russie qui gagne"

"Notre intérêt c’est une Europe en paix et qui donc sait maintenir la paix sur son sol. Aussi longtemps qu’il y aura une puissance de déséquilibre, qui s’installe chez les autres et prends des bouts de territoire, nous n’aurons pas une Europe en paix", a-t-il déclaré sur France 5. 

Quid de l'absence d'Emmanuel Macron à la marche contre l'antisémitisme ?

Selon le chef de l'État, ce n'était pas le rôle du président de se rendre à la grande marche contre l'antisémitisme, organisée le 13 novembre dernier. "Pour un président de la République, il faut choisir son moment", défend-ils. 

Lutter contre le terrorisme, ce n'est pas "tout raser à Gaza"

Le président Emmanuel Macron a prévenu mercredi Israël que lutter contre le terrorisme, ce n'est pas "tout raser à Gaza", réitérant son appel à une trêve "conduisant à un cessez le feu pour des raisons humanitaires". "Les semaines passant, on ne peut pas laisser s'installer l'idée que lutter efficacement contre le terrorisme serait de tout raser à Gaza ou d'attaquer de manière indistincte les populations civiles et de faire des victimes civiles", a affirmé le chef de l'Etat sur France 5.

La réponse d'Israël "n'est pas adaptée", assure Macron

"Toutes les vies se valent et on les défend", assure Emmanuel Macron, interrogé sur le conflit entre Israël et le mouvement terroriste du Hamas. Le chef de l'État défend "la réponse complète que porte la France", qu'il juge "cohérente". "Mais cette position ne fait plaisir à aucun camp simplificateur. Il y a des pays qui voudraient que nous soyons complètement alignés derrière Israël et d'autres qui, dès le premier jour, ont dit que l'attaque du 7 octobre était justifiée. Je pense que notre position est juste et qu'elle correspond à notre histoire diplomatique", a-t-il ajouté. 

"La France a beaucoup fait" sur le sujet de la fin de vie, annonce Macron

Pour autant, le président a confirmé qu'il y aurait bien une loi sur la question en février 2024, comme annoncé. "On a passé quatre lois successives ces dernières décennies sur les soins palliatifs. On doit encore aller plus loin", a-t-il ajouté, tout en appelant à "parachever le modèle français" des soins palliatifs. 

Le président interrogé sur la laïcité

Au cours de l'année 2023, Emmanuel Macron a été pointé du doigt pour avoir assisté à la messe donnée par le pape François au Stade Vélodrome de Marseille le 23 septembre dernier. D'aucuns y ont vu une atteinte au principe de laïcité. "La laïcité, c'est une loi qui est celle de croire ou de ne pas croire. Le président qui assiste à un office religieux, ce n'est pas une infraction à la laïcité. Si je participais à l'office, je marquerais une appartenance à une religion. Je ne l'ai jamais fait", a-t-il déclaré. 

Il y a quelques semaines, c'est une cérémonie d'Hanouka à l'Élysée, lors de laquelle Emmanuel Macron était présent, qui a relancé le débat. "J'ai allumé la bougie du souvenir d'Auschwitz qui n'a aucun caractère religieux. Je considère que le président de la République est dans sa fonction. Il n'y a pas de sujet", s'est-il justifié. 

Le chef de l'État évoque les questions d'éducation et son ministre Gabriel Attal

"Le champ qui est le sien est beaucoup moins législatif, on peut faire beaucoup de choses sans avoir besoin de faire une loi", a déclaré Emmanuel Macron, questionné sur l'action de Gabriel Attal, le nouveau ministre de l'Éducation nationale. Ce dernier a pris un certain nombre de dispositions depuis son arrivée Rue de Grenelle, mais sans passer par la loi. "Beaucoup de choses dans l’Éducation nationale n’ont pas besoin de loi. Parfois, c'est pratique", a-t-il ajouté, tout en réitérant sa "confiance" en Gabriel Attal. "Je suis très heureux et fier d'avoir fait émerger des talents, j'espère en faire émerger d'autres, car ils auront à continuer le combat". 

Emmanuel Macron évoque son bilan de l'année 2023 

"On a fait beaucoup de choses malgré une majorité relative, on a avancé. Il y a une France maintenant plus forte et plus en situation de se protéger et de se projeter. Je veux qu’on aborde de nouveaux grands sujets et de grands projets", a-t-il indiqué dans C à vous. Le chef de l'État souhaite d'ailleurs ouvrir l'année avec un "grand rendez-vous" fixé en janvier 2024. 

"Un problème avec l'immigration" en France "mais on n'est pas dépassé par l'immigration"

"ll y a plus de pression migratoire sur notre pays aujourd'hui qu'il y a dix ans. Mais on n'est pas submergés, je n'ai jamais utilisé ces mots. On n’est pas dépassés par l’immigration. Mais ce serait faux de dire qu'on maîtrise tout, je considère qu'on doit améliorer les chose", a déclaré le chef de l'État. 

"Je ne vais pas m'arrêter là", assure Macron

"Je n'ai pas fini le travail", a-t-il déclaré après avoir énuméré les raisons qui, selon lui, ont contribué à la progression des "extrêmes" dans les sondages. "Toutes les bonnes âmes qui me disent 'Ce n'est pas bien ce que vous faites', ce sont tous ceux qui ont gouverné le pays pendant 40 et qui ont fait quoi. Ont-ils réglé le chômage de masse ? Ont-ils réglé le problème de désindustrialisation ? D'intégration ? D'immigration et d'insécurité ? Non". Selon lui, fermer les yeux sur l'immigration clandestine signifie "faire le jeu du RN". 

Emmanuel Macron parle d'une "défaite du Rassemblement national"

"Madame Le Pen était favorable à la suppression de l’aide médicale d’État. Dans ce texte, on la préserve", assure Emmanuel Macron. "J’assume totalement de dire que nos compatriotes attendaient cette loi et que si on veut que le RN n’arrive pas au pouvoir, il faut traiter des problèmes qui le nourrissent, dit-il. 

"Une manœuvre de garçon de bain" 

Interrogé sur les propos de Marine Le Pen qui se félicitait mardi soir d'une "victoire idéologique" en faveur du Rassemblement national, Emmanuel Macron a fustigé une "manœuvre de garçon de bain". "C'était une manœuvre grossière pour dire : 'C'était mon texte'. C'est faux". Et d'assurer, quelques instants plus tard, que les idées du RN "ne sont pas dans le texte". "Cette loi va nous permettre d'être plus efficace contre ce qui nourrit le RN", a-t-il ajouté. 

"La caution demandée aux étudiants étrangers, ce n'est pas une bonne idée"

Cette disposition, intégrée dans la loi, oblige chaque étudiant extra-communautaire à verser une caution qui lui sera restituée lorsqu'il quittera le territoire français. Ce mercredi soir, Emmanuel Macron s'est dit défavorable à une telle mesure. "Je pense que nous avons besoin de continuer d'attirer des étudiants du monde entier. C'est une force de la France, ça fait partie de notre modèle", assure-t-il. Par ailleurs, le chef de l'État a reconnu qu'"il y a des choses qui ne me font pas sauter au plafond" dans cette loi immigration. 

"Cette loi, c'est le bouclier qui nous manquait" 

Le chef de l'État défend un texte censé "lutter contre l'immigration clandestine" tout en permettant de "mieux intégrer" les travailleurs. "C'est le fruit d'un compromis", ajoute-t-il. 

Emmanuel Macron s'exprime sur la démission d'Aurélien Rousseau

Le désormais ex-ministre de la Santé a présenté sa démission mardi soir, dans la foulée de l'adoption de la loi immigration. "Je respecte sa décision", a assuré Emmanuel Macron, tout en assurant qu'il respectait aussi "les députés qui ont voté" cette loi "utile pour le pays".