"En 2022, Marine Le Pen peut être présidente de la République", estime Benoît Hamon

"Que ce soit elle la solution, c'est notre échec collectif", estime Benoît Hamon (photo d'archives).
"Que ce soit elle la solution, c'est notre échec collectif", estime Benoît Hamon (photo d'archives). © JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
  • Copié
avec AFP
Invité de Radio J, dimanche, l'ancien ministre a mis en garde contre la "tentation d'une solution autoritaire". 

Le fondateur de Génération.s Benoît Hamon a mis en garde dimanche contre la "tentation d'une solution autoritaire", estimant que la présidente du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen pourrait être élue présidente en 2022.

"L'alternative la plus immédiate pour les Français qui appartiennent aux classes populaires". "La tentation d'une solution autoritaire dans la droite radicale ou l'extrême droite est de plus en plus forte", a estimé sur Radio J l'ancien ministre. Un récent sondage Ifop qui crédite le RN de 24% des voix (+4 points depuis octobre) aux élections européennes de mai, devant LREM de 18% (-2 points depuis octobre). "En 2022, Marine Le Pen peut être présidente de la République", selon lui. La dirigeante d'extrême droite est "hélas dans notre pays l'alternative la plus immédiate pour les Français qui appartiennent aux classes populaires" et "que ce soit elle la solution, c'est notre échec collectif".

Les "gilets jaunes", un mouvement "abîmé" par les violences. L'ancien candidat socialiste à la présidentielle a relevé à cet égard "deux aspects" dans le mouvement des "gilets jaunes" : "des aspects aspirant à la justice sociale et des aspects qui remettent en cause profondément la démocratie représentative, le fonctionnement d'une démocratie tout court, des dérives autoritaires, racistes". Il a déploré que la gauche ait "encore du mal à se faire entendre" et fustigé la "stratégie populiste" du chef de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui "n'est pas bonne car elle contribue à éclater la gauche et à la faire perdre".

Le "point culminant (des "gilets jaunes") est peut-être derrière nous", a-t-il estimé au lendemain d'une mobilisation en décrue des "gilets jaunes". "Je l'espère pour ce qui concerne les violences. Ce mouvement a été abîmé par les violences qu'a connues Paris" et certaines villes de province, selon lui.