Emmanuel Macron veut inscrire l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, où «plus rien n'est acquis»

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Emmanuel Macron a confirmé sa volonté d'inscrire la "liberté de recourir" à l'avortement "dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. "Au-delà de l'Europe, nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif", a ajouté le chef de l'État lors d'une cérémonie publique de scellement de l'IVG dans la Constitution place Vendôme.

Emmanuel Macron a confirmé vendredi sa volonté d'inscrire la "liberté de recourir" à l'avortement "dans la charte des droits fondamentaux de l'Union européenne" où, selon lui, "plus rien n'est acquis et tout est à défendre". "Nous mènerons ce combat sur notre continent, où les forces réactionnaires s'en prennent d'abord et toujours aux droits des femmes avant de s'attaquer ensuite aux droits des minorités, de tous les opprimés, à toutes les libertés", a déclaré le chef de l'État lors d'une cérémonie publique place Vendôme.

Auparavant, le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti avait apposé le sceau de la République sur la loi inscrivant l'IVG dans la Constitution française, votée à une écrasante majorité lundi par le Congrès.

 

Ce scellement officiel, devant plusieurs centaines de personnes venues assister à l'événement sous un soleil radieux, vient ponctuer "un long combat pour la liberté" émaillé "de larmes, de drames, de destins brisés", a rappelé Emmanuel Macron, saluant la mémoire des "combattantes" Simone Veil, Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir, entre autres. Le président de la République, qui s'était engagé il y a un an, jour pour jour, à constitutionnaliser l'IVG, a également évoqué plusieurs députées et sénatrices de gauche qui ont porté le texte au Parlement, notamment l'insoumise Mathilde Panot et l'écologiste Mélanie Vogel - que le Premier ministre Gabriel Attal n'avait pas citée au Congrès, lundi dernier à Versailles.

"Nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif"

Ce dénouement n'est cependant "pas la fin d'une histoire", a estimé Emmanuel Macron, "tant que la promesse d'égalité n'est pas tenue pour l'humanité". "Au-delà de l'Europe, nous nous battrons pour que ce droit devienne universel et effectif", a-t-il promis, assurant que "nous ne trouverons le repos que lorsque cette promesse sera tenue partout dans le monde".

Après ce discours chaleureusement applaudi par la foule, la chanteuse Catherine Ringer a interprété une Marseillaise légèrement modifiée pour l'occasion à la dernière strophe : "Aux armes citoyens, citoyennes, marchons, chantons cette loi pure dans la constitution".

Le chef de l'État s'est ensuite attardé sur la place, enchaînant poignées de mains et selfies avant de vanter devant la presse une "réforme humaniste et universelle" qui "va rendre ce droit irréversible dans notre pays". "Nous ouvrons une voie", a-t-il affirmé, défendant son ambition de porter le sujet au niveau européen : "Si on ne mène pas de combats, il n'y a aucune chance de les gagner".

Interrogé sur une éventuelle contradiction entre l'IVG et son objectif de "réarmement démographique" affiché en début d'année, Emmanuel Macron a fustigé "une confusion mentale complète". "On ne va pas faire la reconquête démographique en retirant des droits aux femmes. Non, c'est pas en revenant au Moyen Âge qu'on arrivera à faire face à ce défi", a-t-il insisté.