Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte Macron, est en déplacement aux Pays-Bas depuis mardi. 2:01
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Arthur De Laborde, avec AFP , modifié à
Alors qu'il devait prendre la parole à La Haye dans le cadre de son déplacement aux Pays-Bas destiné à évoquer des questions de souveraineté, le président Emmanuel Macron a été interrompu par des manifestants. 

Le président français Emmanuel Macron a été interrompu mardi à La Haye par des manifestants qui l'ont interpellé sur la "démocratie" alors qu'il s'apprêtait à prononcer un discours sur l'avenir de l'Europe, ont constaté des journalistes de l'AFP. "Où est la démocratie française?", "La convention sur le climat n'est pas respectée", ont hurlé des manifestants depuis les tribunes en déroulant une banderole sur laquelle était écrit en anglais "Président de la violence et de l'hypocrisie".

"Vous avez des millions de manifestants dans les rues"

"Vous avez des millions de manifestants dans les rues", ont-ils aussi lancé, alors que le gouvernement français est confronté depuis le début de l'année à une très forte contestation de sa réforme visant à reporter de 62 à 64 ans l'âge de départ à la retraite. "C'est très important d'avoir un débat social", a répondu le chef de l'Etat français lorsqu'il a pu reprendre la parole après une minute d'interruption. "Je peux répondre à toutes les questions sur ce dont nous discutons en France", "ceci est une démocratie et une démocratie est exactement un endroit où l'on peut manifester" et voir "ce type d'interventions", a-t-il souligné. Mais "le jour où vous vous dites 'quand je suis en désaccord avec la loi qui a été adoptée ou les personnes qui ont été élues, je peux faire ce que je veux car je décide moi-même de la légitimité de ce que je fais', vous mettez la démocratie en danger", a poursuivi Emmanuel Macron.

Reprenant le fil de son discours sur la politique économique européenne, le président français est ensuite revenu à sa réforme, sur le fond. "Quand je compare" avec les autres pays européens, les Français "devraient être moins énervés à mon encontre", a-t-il soupiré. "Car dans votre pays", l'âge de la retraite "est beaucoup plus élevé, et dans de nombreux pays en Europe c'est beaucoup plus élevé que 64 ans", a-t-il insisté. Le président français a ensuite pu véritablement commencer son discours sur la souveraineté économique et industrielle européenne. Le chef de l'État est d'ailleurs brièvement revenu sur ce qui venait de se passer au moment d'évoquer la compétitivité. "Pour être compétitif, il faut faire passer des réformes et c'est le cas pour les systèmes sociaux en France", a-t-il expliqué.