Marine Le Pen 3:00
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Juline Garnier , modifié à
À quatre jours du premier tour de l'élection présidentielle, la candidate du Rassemblement national est l'invité d'Europe 1 ce mercredi matin. Au micro de Sonia Mabrouk, Marine Le Pen est notamment revenue sur la prochaine décision de l'Union européenne sur les sanctions à l'encontre de la Russie.

Après les images insoutenables à Boutcha en Ukraine, l’Union européenne s’apprête à décider d’un embargo sur le charbon russe. Sanction moins importante qu’un embargo sur le gaz, Marine Le Pen, invitée de Sonia Mabrouk ce mercredi, estime qu'il y avait un autre choix possible.

"Nous avons un autre choix. En réalité, l'intégralité des sanctions qui ont été mises sur la table et décidées aujourd'hui sont des sanctions qui ont voulu préserver les intérêts des marchés financiers et des véritables profiteurs de guerre", estime-t-elle. "Toutes ces sanctions ont pour conséquence de frapper nos entreprises et les particuliers", ajoute la candidate à l'élection présidentielle.

Un risque de "pénuries très graves"

La candidate du Rassemblement national suggère de proposer à l'ensemble des pays producteurs de gaz comme la Norvège, le Royaume-Uni ou encore le Qatar de vendre leur gaz au prix moyen des deux dernières années. "Leur coût de production à eux n'aurait pas augmenté ce qui aurait fait s'effondrer le prix du gaz russe et aurait très certainement été une sanction plus efficace à l'égard de la Russie, mais aussi aurait préservé les intérêts des entreprises et des particuliers", détaille-t-elle au micro d'Europe 1.

Marine Le Pen déplore le choix de l'Union européenne, qui a privilégié un embargo sur le charbon russe et un ensemble de sanctions faisant exploser le prix des matières premières. Le risque est "d'exposer le monde à des pénuries très graves avec les risques que vous connaissez sur les céréales ou sur les engrais, avec des conséquences humanitaires et des conséquences migratoires qui peuvent demain être hors de contrôle", explique-t-elle.

Des conséquences économiques minimes, mais pas inexistantes

Les conséquences du charbon pour la France reste minimes par rapport à d'autres pays européens, mais elles ne sont pas inexistantes estime la candidate. "Avec le marché européen libéralisé de l'électricité, puisque nous avons mis en commun nos moyens de production dont nos centrales nucléaires et nos barrages et avec les centrales à charbon allemandes, nous allons subir les conséquences de l'augmentation du prix de l'électricité", martèle-t-elle. Marine Le Pen rappelle que la France et l'Europe ne peuvent pas "avoir une posture seulement morale" vis-à-vis de la guerre en Ukraine et les sanctions russes mais reste frileuse quant à un embargo sur le gaz russe.