Elisabeth Borne remplace François de Rugy : quels chantiers attendent la nouvelle ministre de l'Ecologie ?

Elisabeth Borne devra s'emparer de nombreux dossiers.
Elisabeth Borne devra s'emparer de nombreux dossiers. © AFP
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Laure Dautriche avec AFP
Elisabeth Borne succède mercredi à François de Rugy à la tête du ministère de la Transition écologique. De nombreux dossiers environnementaux l'attendent. 

De vastes chantiers attendent Elisabeth Borne qui succède mercredi à François de Rugy à la tête du ministère de la Transition écologique après la démission de ce dernier. Certains s'annoncent complexes, avec des décisions qui se heurtent aux intérêts de différents secteurs alors que la France a déjà du retard sur ses engagements climatiques. Des choix énergétiques à la lutte contre le gaspillage, état des lieux des dossiers les plus brûlants. 

L'examen du prochain projet de loi de finances

Le prochain projet de loi de finances sera examiné dès la rentrée. La ministre devra batailler, notamment face aux lobbys industriels et pétroliers, pour obtenir un budget consacré à l'environnement et à la lutte contre le dérèglement climatique dans les années qui viennent. 

L'urgence climatique et la loi énergie-climat

Pour répondre à "l'urgence écologique et climatique", Elisabeth Borne devra également suivre la loi énergie-climat, dont le projet est en ce moment étudié au Sénat. Il prévoit d'atteindre la "neutralité carbone" à l'horizon 2050, une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici à 2030, une accélération des énergies renouvelables qui doivent représenter 32 % de l'énergie française en 2030 et la fermeture des dernières centrales à charbon en 2022. Il entérine le report de 2025 à 2035 de l'objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité (plus de 70% aujourd'hui) et prévoit la fermeture de 14 réacteurs nucléaires sur 58 d'ici à 2035, mais ouvre aussi la porte à la construction de nouveaux réacteurs. 

Aussi, le projet de loi intègre un article permettant de faire évoluer le mode de calcul des tarifs régulés de l'électricité, qui avait entraîné une hausse très contestée de 5,9% en juin. Le texte prévoit également de mettre fin d'ici à 2023 aux tarifs réglementés de vente du gaz, jugés contraires au droit européen.        

Transports               

Autre dossier à suivre : le projet de loi sur les mobilités (LOM), un texte fleuve qui vise à "verdir" les transports, doit revenir en septembre en nouvelle lecture au Parlement. Il doit notamment fixer un cadre pour la circulation des trottinettes électriques et permettre d'étendre l'interdiction de circulation de véhicules polluants à certaines heures dans les villes.                 

Nouvelles taxes

Le gouvernement a annoncé début juillet qu'il allait mettre en place dès 2020 une contribution sur les vols au départ de la France. Cette mesure, dénoncée par le secteur concerné, doit être intégrée dans la loi énergie climat. L'exécutif compte aussi réduire l'avantage fiscal accordé aux transporteurs routiers sur le gazole. Quant à la hausse de la taxe carbone, étincelle du mouvement des "gilets jaunes", le gouvernement souhaite qu'une éventuelle décision vienne de la "convention citoyenne" installée à la rentrée. 

Lutte contre le gaspillage

Par ailleurs, le projet de loi pour une économie circulaire sera examiné par le Parlement à la rentrée, dans un contexte d'attentes grandissantes de l'opinion publique. Ce texte décrète la guerre au plastique et mise sur le recyclage et les consignes. Il recèle de multiples propositions qui doivent cependant trouver leurs modalités concrètes d'application. 

Bien-être animal

François de Rugy avait prévu de prendre en septembre des décisions concernant le sort des des animaux dans les cirques, les zoos, les delphinariums et les élevages de visons, au moment où l'opinion publique est de plus en plus sensible à la condition des bêtes sauvages en captivité. C'est l'un des autres dossier à suivre.

La Montagne d'Or

La Montagne d'Or, ce projet de mine à ciel ouvert destiné à extraire de l'Or en Guyane, a occupé une bonne partie du mandat de François de Rugy. Au mois de février, l'ancien ministre avait estimé que le projet ne respectait pas les normes environnementales ainsi que le Premier Ministre un peu plus tard. Aujourd'hui le projet est à l'arrêt mais il n'a pas été officiellement enterré. 

La pollution

Enfin, des dossiers au long cours attendent Elisabeth Borne comme celui de la pollution atmosphérique. La France a été renvoyée devant la Cour européenne de Justice pour n'avoir pas respecté les normes de pollution dans une quinzaine de zones en France.