Élisabeth Borne assure ne pas avoir eu l'intention de blesser une auditrice handicapée

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Elisabeth Borne est revenue sur son échange avec une auditrice handicapée. © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP
En marge d'un déplacement à Versailles, la Première ministre Élisabeth Borne a assuré mercredi n'avoir "pas eu l'intention" de "blesser" une auditrice handicapée, à qui elle a suggéré de "peut-être reprendre une activité professionnelle" lors d'une émission la veille sur la radio France Bleu.

Élisabeth Borne a assuré mercredi n'avoir "pas eu l'intention" de "blesser" une auditrice handicapée, à qui elle a suggéré de "peut-être reprendre une activité professionnelle" lors d'une émission la veille sur France Bleu. "Ce que je veux dire c'est que si la personne - Dolorès en l'occurrence - a pu être blessée par mes propos, je le déplore. Je n'ai naturellement pas eu l'intention de la blesser", a déclaré la Première ministre, en marge d'un déplacement à Versailles. La veille, Élisabeth Borne avait dialogué avec "Dolorès" qui, émue, l'interpellait sur sa situation personnelle, et notamment sur la "déconjugalisation" de l'allocation adulte handicapée.

Une réponse polémique à quelques jours des législatives

Rappelant que "des aides pour la vie courante", "qui ne sont pas du tout sous condition de ressources", existaient, la Première ministre a ensuite ajouté : "Et il y a la façon dont on peut vous accompagner pour que vous puissiez peut-être reprendre une activité professionnelle. J'imagine que c'est quelque chose que vous pourriez souhaiter et là, il y a des structures dont c'est la responsabilité". "Reprendre une vie professionnelle, vous savez, quand vous avez un fauteuil...", avait lancé en pleurs l'auditrice en retour.

La réponse d'Élisabeth Borne a suscité la polémique, notamment à gauche, dans un contexte avivé par le premier tour des élections législatives de dimanche. "Technocrate brutale, E. Borne humilie par erreur ou par goût ? Un million d'allocataires chômage savent qu'elle leur a fait les poches. Ici, elle humilie une femme en fauteuil", avait notamment écrit sur Twitter le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Borne a essayé de recontacter l'auditrice

Marine Le Pen a également critiqué la Première ministre lors d'une conférence de presse à Perpignan : Emmanuel Macron "a nommé un autre lui-même" qui montre "la même brutalité, le même mépris, le même manque d'empathie qui a été celui (du président) pendant cinq ans", a-t-elle dénoncé.

Pour sa part, Élisabeth Borne a assuré avoir "essayé de recontacter (l'auditrice). Je n'ai pas réussi à la joindre mais mes équipes ont pu échanger longuement avec elle. Je mesure à quel point cette personne a eu un parcours de vie difficile et je redis qu'il faut l'accompagner, l'aider à surmonter ce moment très délicat pour elle", a-t-elle insisté. Emmanuel Macron avait promis en avril de "bouger" sur l'individualisation de l'allocation adulte handicapés - c'est-à-dire son calcul sans tenir compte des revenus du conjoint -, une évolution que son gouvernement et sa majorité ont rejetée plusieurs fois l'an dernier.