Dominique de Villepin était l'invité de Sonia Mabrouk, mardi soir sur Europe 1. 2:15
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Invité de Sonia Mabrouk, mardi soir sur Europe 1, l'ancien Premier ministre a commenté la nomination de deux femmes aux postes clé de l'Union européenne. 
INTERVIEW

"C'est une bonne surprise", a estimé Dominique de Villepin mardi soir, après l'annonce de la nomination de l'Allemande Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne et de Christine Lagarde à celle de la Banque Centrale Européenne (BCE). Invité de Sonia Mabrouk, l'ancien Premier ministre a salué le choix de "deux femmes très compétentes, reconnues." 

"Des personnalités susceptibles de donner un visage à l'Europe"

"À la tête de la Commission, on a souvent l'habitude de voir une personnalité plus politique, qui a exercé des fonctions de chef de gouvernement ou de chef d'État", commente Dominique de Villepin à propos d'Ursula von der Leyen, aujourd'hui ministre de la Défense en Allemagne. Quant à la BCE, "c'est traditionnellement un banquier central. Christine Lagarde est juriste de formation, elle est passée certes par le Fonds monétaire international, mais ce n'est pas son univers de départ." 

Cette double nomination marque donc un "changement" selon l'ex-chef de gouvernement. "Ce sont des caractères, et l'Europe a besoin de leadership, de têtes d'affiche. Il y aura du répondant du côté de l'Europe", poursuit-il, voyant dans ces deux femmes "des personnalités susceptibles de donner un visage" à l'Union européenne. "La tentation pour les dirigeants européens a trop souvent été de choisir des personnalités qui ne leurs faisaient pas d'ombre. Là, les dirigeants ont pris un risque."

"Définir les priorités de l'Union européenne"

Pour Dominique de Villepin, ce choix marque aussi "le retour d'une capacité à s'entendre sur l'essentiel". "On est passés par des phases très difficiles au cours des derniers mois entre la France et l'Allemagne. Mais là, au pied du mur, dans la difficulté, on est capables de faire un choix décisif pour l'Europe", pointe-t-il. "Le projet va être essentiel et le choix de la France et de l'Allemagne va être scruté à la loupe. Est-ce qu'au delà de ce casting nous allons être capable de nous entendre ?"

"Il faut maintenant passer à un autre exercice, qui est celui de définir les priorités de l'Union européenne", conclut celui qui fut aussi ministre des Affaires étrangères. "Il va maintenant falloir s'entendre sur ce que va être la politique de l'Europe au cours des prochaines années. Que va-t-on faire en matière de bouclier social ? Que faire en matière d'environnement ? Que faire en matière de matière de politique de recherche, d'énergie ? De Défense ?"