Élisabeth Borne Assemblée nationale 1:41
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Jacques Serais, édité par Solène Leroux , modifié à
Le moment est attendu. Élisabeth Borne s'apprête à monter à la tribune à l'Assemblée nationale, mercredi après-midi à 15 heures. Pour la Première ministre, c'est le baptême du feu, un rendez-vous qui n'a rien d'anodin. C'est davantage sa crédibilité qui est en jeu, puisqu'elle a refusé de se soumettre au vote de confiance.

Élisabeth Borne va entrer dans l'arène. Elle sait que les applaudissements seront clairsemés pour son discours de politique générale ce mercredi. Face à elle, trois blocs. Deux - l'un à sa gauche, l'autre à sa droite - ne lui laisseront rien passer. Au milieu de l'hémicycle, les députés du bloc central, Ensemble, s'apprêtent eux à taper des mains, pour appuyer son propos, et la soutenir dans ce moment politique qui lance définitivement son action.

Malgré la motion de censure déposée par l'alliance de gauche, la Nupes, le risque politique s'avère relativement limité pour la locataire de Matignon. Mais pour Élisabeth Borne, le rendez-vous de mercredi après-midi n'a rien d'anodin. Trente ans après Édith Cresson, il s'agit pour elle de s'affirmer et d'enfiler le costume de Première ministre devant la représentation nationale.

Un discours soporifique ?

Va-t-elle profiter de ce discours pour dévoiler le cap du second quinquennat d'Emmanuel Macron dont les lignes restent encore très floues à ce stade ? Rien n'est moins sûr, car dans cette assemblée plus hostile qu'auparavant et sans majorité absolue, Élisabeth Borne n'a pas l'intention de se mettre à dos les parlementaires de gauche et de droite, qui pourraient à l'avenir soutenir certains de ses textes.

À Matignon, un conseiller évoque la possibilité d'un "discours soporifique" pour "ne pas exciter les Insoumis". Au risque pour Élisabeth Borne de ne pas saisir ce moment pour se défaire de son image de Première ministre technocrate.