Des profils «particulièrement sensibles» : ce que l'on sait de la liste «d'urgence» d'Algériens que Paris souhaite expulser
François Bayrou durcit le ton face à Alger. Le Premier ministre français va présenter une liste de ressortissants algériens, présents sur le territoire et jugés particulièrement dangereux. Une liste déjà connue d'Alger, qui, jusqu'à présent, a toujours refusé les requêtes de Paris.
Le Premier ministre François Bayrou fixe un ultimatum à Alger. Le chef du gouvernement présentera prochainement une liste "d'urgence" de personnes dont la France attend qu’elles soient reprises par l’Algérie. Et si le gouvernement algérien refuse, François Bayrou promet de suspendre les accords de 1968, qui facilitent notamment le séjour de ressortissants algériens en France.
"S'il n'y avait pas de réponse au bout du chemin, il n'y a pas de doute que c'est la dénonciation des accords qui serait la seule issue possible", a-t-il prévenu mercredi, lors d'une conférence de presse.
Une liste déjà connue par Alger
Car si la liste ne comporte qu'une trentaine de personnes, elle regroupe les profils les plus inquiétants pour la sécurité du territoire français. Au total, on note la présence d’une trentaine d’individus sur le fichier, classés comme particulièrement dangereux, et dont faisait partie le principal suspect de l’attentat de Mulhouse, un Algérien de 37 ans, connu pour radicalisation et sous le coup d’une OQTF.
Cette liste est connue des autorités algériennes, puisqu’elle leur a été présentée à deux reprises, notamment lors de la dernière visite de Gérald Darmanin sur place, en novembre 2023, mais Alger a jusqu’ici toujours refusé les requêtes de Paris.
Priorité aux Algériens présents en centre de rétention administrative
Plus largement, la liste des Algériens à expulser est bien plus longue, puisque 25.000 OQTF ont ainsi été délivrées à ces ressortissants l’an dernier, pour seulement 3.000 expulsions. Mais la priorité pour Paris reste la réadmission des Algériens présents en centre de rétention administrative.
Selon les informations d'Europe 1, ils étaient plus de 5.000 l’an dernier, dont 90% sont fichés pour radicalisation à caractère terroriste. Le refus d’Alger de les reprendre pourrait conduire à une gradation des sanctions, parmi lesquelles l’expulsion d’agents algériens, déclarés ou sous couverture.