Démission de Gérard Collomb : "On s'approche de la crise de régime", selon Bruno Retailleau

Bruno Retailleau estime que la relation dégradée entre Gérard Collomb et Emmanuel Macron malmène les institutions.
Bruno Retailleau estime que la relation dégradée entre Gérard Collomb et Emmanuel Macron malmène les institutions. © EUROPE 1
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Le parlementaire Les Républicains a reproché mardi à l'exécutif de malmener les institutions, après que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a tenté de forcer sa démission auprès d'Emmanuel Macron.
INTERVIEW

"Est-ce que vous vous rendez compte qu'en l'espace de quelques semaines, les deux ministres d'État, Monsieur Hulot et Monsieur Collomb, viennent de démissionner ?" Bruno Retailleau fait mine de ne pas en revenir : pour le président du groupe Les Républicains au Sénat, le départ annoncé de Gérard Collomb du ministère de l'Intérieur, un mois après celui de Nicolas Hulot de la Transition écologique et solidaire, est "bien plus profond" qu'une simple "question d'image", comme il l'a déploré mardi au micro Europe 1 de Matthieu Belliard.

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Allusion à l'opération de police à Grande-Synthe. "C'est extrêmement grave, au moment où la France est sous la menace terroriste", a-t-il critiqué, en allusion à l'opération de police qui a eu lieu mardi au siège du centre Zahra France de Grande-Synthe, dans le Nord, regroupant plusieurs associations chiites soupçonnées de faire l'apologie de mouvements terroristes. Mais si cette opération a pu être réalisée grâce à des "services exceptionnels", selon lui, la situation ne peut pas durer. "Si vous croyez que Beauvau peut fonctionner sans tête, c'est absolument faux. Les hommes ont besoin d'un chef."

Entendu sur europe1 :
Qu'est-ce que Monsieur Collomb a découvert dans le fonctionnement de l'État qui entraîne une aussi forte déception et cette réaction de dépit ?

Une "forme de délitement" au sommet de l'État. Pour Bruno Retailleau, "il y a une forme de délitement" au sommet de l'État. "Ce n'est pas la crise de régime, mais malheureusement on s'en approche, sur le domaine du régalien, extrêmement important. Qu'est-ce que Monsieur Collomb a découvert dans le fonctionnement de l'État, dans le fonctionnement du président de la République, qui entraîne une aussi forte déception et cette réaction de dépit ?", s'interroge le parlementaire de Vendée. "Personne ne doit s'en réjouir, car cela met à mal le fonctionnement de nos institutions", conclut-il, remonté.