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/ Crédits photo : MATTHIEU MIRVILLE / DPPI VIA AFP
Comment lutter contre la délinquance des jeunes ? De nombreuses personnalités politiques se sont posé la question cette semaine, avec en première ligne le Premier ministre Gabriel Attal. Dans une prise de parole, il a annoncé un ensemble de mesures. Mais pour certains élus, comme le député Renaissance Karl Olive, il faut directement s'attaquer au porte-monnaie des parents.
INTERVIEW

Samara à Montpellier, Shemseddine à Viry-Châtillon, Philippe à Grande-Synthe… Les drames aux abords des établissements scolaires ou impliquant des mineurs se sont multipliés ces dernières semaines. Ce jeudi, le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu dans la commune de l'Essonne pour annoncer de nouvelles mesures afin de renforcer l'autorité du corps enseignants, face à des élèves jugés toujours plus violents. Parmi elles, on retrouve plusieurs propositions longtemps évoquées par le passé, comme une "atténuation" à "l'excuse de minorité" ou un doublement des cours d'éducation civique à l'école.

Conditionner certaines aides non obligatoires

Mais pour dissuader les mineurs de commettre des délits, certains élus aimeraient brandir la menace du porte-monnaie, notamment celui des parents. "C'est une dissuasion ô combien efficace", soutient par exemple Karl Olive, député Renaissance des Yvelines auparavant maire de Poissy. À l'époque, il avait mis en place un système pour "punir" les parents "démissionnaires", conditionnant certaines aides de la commune.

"On a baissé la délinquance juvénile de 30% à Poissy. Comment ? Il s'agissait d'une aide non obligatoire que je définis comme un pouvoir d'achat citoyen avec par exemple 30 euros de réduction pour s'inscrire dans un club de sport, 50 euros pour faire une activité culturelle ; sans condition de ressources. En échange de quoi ? Que les jeunes aient un comportement citoyen. Et quand à 2 heures du matin, un jeune de douze ans venait briser un abribus, il n'était pas question de maintenir ce type d'aide", détaille l'ancien édile dans Europe 1 midi week-end.

Discernement

Une mesure qui lui a permis de plus de retisser un lien avec les familles, assure-t-il, puisqu'il n'a "pas eu besoin d'utiliser cet outil". "Rien que le fait de la menace, ça m'a permis de retisser le lien avec les familles", complète Karl Olive. Ayant notamment l'exemple des émeutes en tête, le député soutient également que les maires de communes ne peuvent "pas tout attendre de l'État" et appelle au discernement, spécialement pour les familles monoparentales.

D'autres outils ont été évoqués par le Premier ministre, comme une mention visant à sanctionner sur les diplômes les élèves perturbateurs. 67% des Français se disent eux favorables à la généralisation d'un couvre-feu pour les mineurs à partir de 23 heures afin d'éloigner les jeunes de la délinquance, selon un sondage CSA pour Europe 1, CNews et Le Journal du Dimanche.