Corse : remous autour de la charte instaurant une préférence régionale pour l'emploi

Pour Jean-Guy Talamoni, la lettre du préfet de Corse répondant à sa charte pour l'emploi local est une "tentative d'intimidation".
Pour Jean-Guy Talamoni, la lettre du préfet de Corse répondant à sa charte pour l'emploi local est une "tentative d'intimidation". © PASCAL POCHARD CASABIANCA AFP
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avec AFP , modifié à
Une charte proposée par Jean-Guy Talamoni et signée par des syndicats corses propose d'instaurer une "préférence régionale" en matière de recrutement. Le préfet de Corse a réagi en pointant le manque de légalité du dispositif.

Signée le 24 mai, la Charte pour l'emploi local en Corse continue de créer des remous sur l'Île de Beauté.

Une priorité aux Corses "à compétence suffisante". Ce texte, qui propose que, "à compétence suffisante", un travailleur corse soit privilégié à un métropolitain, a été proposé par Jean-Guy Talamoni, le président de l'Assemblée de Corse. "Il y a dans certains cas une tendance qui est observable, qui consiste à embaucher à l’extérieur, à des postes qui pourraient être pourvus localement", se justifie Jean-Guy Talamoni au micro de RTL.

Le préfet de Corse met en garde les signataires. Mais, dans une lettre, le préfet de Corse, Bernard Schmeltz, met en garde les signataires. "L'implication d'une entreprise dans des actions visant à favoriser ou au contraire à restreindre certains types de recrutement placerait cette dernière dans une situation de forte insécurité juridique et l'exposerait à des poursuites civiles et pénales".

Et le préfet d'expliquer que "seules des dispositions législatives spécifiques peuvent légalement fonder des actes de discrimination positive". Jean-Guy Talamoni a de son côté jugé que cette lettre préfectorale était "une tentative d'intimidation très grave."