Corse : Jacqueline Gourault évoque des "prisonniers politiques", avant de rectifier

Jacqueline Gourault a rectifié ses propos sur les "prisonniers politiques" en Corse, mardi.
Jacqueline Gourault a rectifié ses propos sur les "prisonniers politiques" en Corse, mardi. © Ludovic MARIN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les propos de Jacqueline Gourault, reprenant le terme cher aux nationalistes de "prisonniers politiques", ont suscité la polémique, mardi.

La "Madame Corse" du gouvernement Jacqueline Gourault a évoqué mardi le rapprochement récent en Corse de "prisonniers politiques", un terme cher aux nationalistes. Avec ce lapsus, malgré un rapide rétropédalage sur Twitter, elle s'est attiré des critiques et des commentaires ironiques.

"Des prisonniers politiques rapprochés en Corse". "Il y a eu récemment des prisonniers politiques qui ont été rapprochés en Corse", a répondu la ministre auprès du ministre de l'Intérieur sur France Inter à une question évoquant les critiques adressées au gouvernement par le président de l'exécutif corse Gilles Simeoni, au lendemain d'une rencontre de ce dernier avec le Premier ministre Édouard Philippe.

Une "petite erreur de langage". Un peu plus tard, sur son compte Twitter, la ministre a fait une mise au point : "Evidemment, je ne m'approprie pas l'expression 'prisonniers politiques' ! Il s'agit de détenus de droit commun. Les rapprochements se font au cas par cas, la Chancellerie examine un par un chacun des dossiers". 

Dans l'entourage de Jacqueline Gourault, on explique qu'elle "a commis une petite erreur de langage en reprenant l'expression 'prisonniers politiques', terme d'abord utilisé dans la question qui lui était posée à l'antenne". "Cela ne modifie bien sûr en rien sa position et celle du gouvernement sur le sujet, connues de longue date et répétées à nouveau à l'issue de l'émission", a-t-on souligné.

L'ironie de Simeoni. Malgré sa rapide correction, le lapsus de Jacqueline Gourault n'est pas passé inaperçu et a suscité de nombreuses réactions, notamment sur Twitter. Gilles Simeoni lui-même, interpellé par un journaliste sur le réseau social, a répondu sur un ton ironique : "La reconnaissance par Jacqueline Gourault de la notion de 'prisonniers politiques', à mi-chemin entre le lapsus freudien et le coup de chapeau involontaire à Gramsci ('il faut remporter la bataille des idées')".

"Aucun prisonnier politique en France". L'ex-Premier ministre Manuel Valls a de son côté assuré, toujours sur Twitter, qu'il n'y avait "aucun prisonnier politique en France", appelant la ministre à "corriger vite" ses propos.

Sur franceinfo, l'eurodéputé du Rassemblement national (ex FN) Nicolas Bay a de son côté fustigé une "grave faute politique", et accusé la ministre de "fissure(r) l'unité nationale en disant cela". Le président des Patriotes Florian Philippot a lui dénoncé des "propos honteux", appelant à une "condamnation rapide du Premier ministre".