Coronavirus : "Nous n'avons pas été assez clairs" sur les masques, reconnaît Castaner

Christophe Castaner a reconnu ce dimanche un manque de clarté du gouvernement au sujet des masques de protection contre le Covid-19.
Christophe Castaner a reconnu ce dimanche un manque de clarté du gouvernement au sujet des masques de protection contre le Covid-19. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a reconnu ce dimanche que le gouvernement "n'a certainement pas été assez clair" au sujet des masques de protection contre le coronavirus. Quelques heures plus tôt, sur Europe 1, Bruno Retailleau avait jugé à ce propos qu"'Olivier Véran a trompé les Français".

Le gouvernement n'a "certainement pas été assez clair" sur le sujet des masques de protection contre le coronavirus, a reconnu dimanche Christophe Castaner alors que Gérard Collomb a dénoncé les "allers-retours" du gouvernement sur la question. De son côté, Bruno Retailleau a estimé qu"'Olivier Véran a trompé les Français" sur le port du masque. 

 

"Il y a eu des évolutions"

"Nous n'avons certainement pas été assez clairs sur ce sujet", a déclaré dimanche le ministre de l'Intérieur interrogé au Grand Jury (RTL/LCI/Le Figaro). Son prédécesseur à la place Beauvau, Gérard Collomb, a dénoncé dans le Journal du Dimanche les "aller-retours" de l'exécutif à ce sujet. "Il y a une pénurie mondiale de masques. Tous les pays du monde ont été confrontés à cela (...) ce n'est plus le cas de la France aujourd'hui", a expliqué Christophe Castaner. "Ce que l'on dit, c'est ce que disent les professionnels et les conseils scientifiques du milieu sanitaire", s'est justifié le ministre de l'Intérieur. 

"Au début j'ai entendu l'Organisation mondiale de la santé, l'Académie de médecine, tous les professionnels de la santé, nous expliquer que le port du masque de façon systématique n'était pas nécessaire", selon lui. "Puis, il y a eu des évolutions. L'Académie de médecine a, il y a quelques semaines, donné une position qui est différente de celle qui était portée au début de la gestion du combat contre le Covid et donc nous nous adaptons", a ajouté le ministre. 

 

 

"Un stock de masques pour un usage habituel de 20 semaines"

"La France avait un stock de masques pour son usage habituel de 20 semaines mais compte tenu de la crise mondiale que nous avons connue, ce stock de masques n'est pas apparu suffisant", selon le ministre de l'Intérieur. Il a alors expliqué que "la France et le gouvernement ont fait un choix : celui d'équiper en priorité les personnels santé, ceux qui sauvent des vies". "Nous disposions de 1,4 million masques de type FFP2, j'ai fait le choix de les donner aux professionnels de santé parce que c'était la priorité" a-t-il dit.

"Le gouvernement a été pris au dépourvu. Il y a eu des allers-retours qui après coup ont fait très mal", selon Gérard Collomb alors que le président de l'Association des maires de France (AMF), François Baroin (LR), réclame "un cadre stable" qui "permette de prendre" une décision. Jean-Luc Mélenchon avait également dénoncé à l'Assemblée nationale "ordres et contrordres (qui) se sont succédé", notamment sur le port du masque.

Pour Bruno Retailleau, "Olivier Véran a trompé les Français"

Invité du "Grand Rendez-vous" d'Europe 1 ce dimanche, Bruno Retailleau a de son côté jugé qu'Olivier Véran avait "trompé les Français" sur le port du masque. "On a justifié simplement qu’on n’avait pas de masques et qu'on avait été infoutus de prévoir par rapport aux stocks", avance le chef de file des sénateurs LR. "On ne peut pas non plus se cacher derrière des soi-disants avis scientifiques qui auraient évolué, je suis désolé ! D'ailleurs, quand vous prenez deux avis scientifiques, ils sont souvent différents", a-t-il conclu.