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Marion Gauthier, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Grâce à la COP21, la France a une place particulière dans la lutte pour la réduction des émissions de CO2. Pourtant, le pays n'est pas un si bon élève que ça, à en croire le prix Nobel Jean Jouzel, qui met en avant les transferts d'émission de CO2 de l'Hexagone. 

C'était un discours très attendu. Emmanuel Macron a pris la parole lundi, lors de la COP26, et a appelé les pays les "plus gros émetteurs" de CO2 en retard sur leurs engagements à "rehausser leurs ambitions dans les 15 jours" de la COP26. Une prise de parole scrutée dans le monde entier, la France faisant figure de gardienne de l’accord de Paris. Mais si le pays fait figure de bon élève en matière de climat, la réalité n'est pas si tranchée.

Une partie des émissions françaises transférées à l'étranger

Le pays est le 73e mondial, avec 5 tonnes de CO2 par Français en 2019. C'est presque deux fois moins qu'en Allemagne, et comparable à l'Italie ou au Royaume-Uni. Mais c'est un constat artificiel alerte le prix Nobel et climatologue Jean Jouzel. "On est bon élève sur le territoire national parce qu’une large partie de l’électricité est d’origine nucléaire, mais nous avons transféré une partie de nos émissions dans les pays dont nous importons des biens."

En prenant en compte ce carbone "émis indirectement", l'empreinte carbone de l'Hexagone bondit de 70%, avec 11 tonnes de CO2 par habitant. "C’est facile de dire que la Chine est le plus gros pollueur du monde ! Aujourd’hui, un citoyen chinois émet autant qu’un citoyen européen", tacle de son côté François Gémenne, politologue et membre du GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Et de rappeler que "la Chine produit une très grande partie de biens et de services qui ne sont pas consommés sur son territoire. Si chacun travaille de son côté, ça ne suffira pas."

Travailler collectivement à la réduction du CO2

Selon ce spécialiste, l'un des enjeux de cette COP26 est justement de travailler collectivement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, en transférant des technologies plus vertes vers les pays où ont été transférées nos émissions de CO2.