Comment Sébastien Lecornu compte-t-il échapper à la censure ?
À peine renommé à Matignon, la pression est déjà maximale sur Sébastien Lecornu. Le président lui a certes donné carte blanche pour proposer son gouvernement et mener des négociations avec les partis politiques, mais les oppositions sont vent debout et le mot censure est sur toutes les lèvres.
Nouvel essai, même casse-tête. À l'issue d'une folle semaine entamée par sa démission de Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a décidé de reconduire le Premier ministre démissionnaire dans ses fonctions. Une manœuvre préméditée selon certaines sources gouvernementales.
Une volonté de censure à droite...
Quoi qu'il en soit, Sébastien Lecornu, en "moine soldat", a carte blanche pour proposer une nouvelle équipe gouvernementale et mener les négociations avec les partis politiques. Mais l'opposition est vent debout et la pression est maximale sur le locataire de Matignon. Dès le début de la semaine prochaine, la France Insoumise et le Rassemblement National déposeront une motion de censure, une manière de signifier au chef de l'État leur opposition frontale à son choix de renommer Sébastien Lecornu.
"La manœuvre est aujourd’hui transparente : l’abandon du 49.3 n’avait pour seul objet que de permettre de passer le budget par ordonnances. Les manœuvres continuent, la censure, par conséquent, s’impose et la dissolution est plus que jamais incontournable", a notamment tweeté hier soir Marine Le Pen.
... comme à gauche
À gauche, les Écologistes promettent, eux aussi, de renverser le gouvernement dès que possible. "Je ne pardonnerai jamais à Emmanuel Macron", a ainsi réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV.
La clé d'une censure est donc détenue par les socialistes qui réaffirment qu'aucun pacte de non-censure n'a été noué avec Sébastien Lecornu. "Si nous ne sommes pas entendus, nous censurons sans aucune hésitation", confirme le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure.
Pour rester à Matignon, le Premier ministre pourrait donc chercher à nommer des personnalités moins politiques et des nouveaux visages, tout l'inverse de son premier gouvernement. L'objectif étant donc de tenter de calmer les ardeurs de censure des oppositions, objectif qui semble difficile à atteindre.