Comment Sarkozix le Gaulois vampirise le débat politique à coups de buzz

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© GUILLAUME SOUVANT / AFP
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Antonin André
Pour Antonin André, chef du service politique d'Europe 1, l'ex-chef de l'Etat multiplie les sorties polémiques pour pouvoir garder la main sur le débat politique.

La dernière sortie polémique de "Nicolas Sarkozix" sur les Gaulois - "À partir du moment où on devient Français, nos ancêtres sont les Gaulois", a estimé l’ex-chef de l’Etat – a provoqué une pluie de critiques et de railleries qui viennent s’ajouter à la longue liste des maladresses du candidat.

Buisson remplacé par Goscinny. Il les collectionne. "L’homme n’est pas seul en cause dans le réchauffement climatique", clamait-il la semaine dernière. Avant cela, il y a eu "la peste noire" du terrorisme islamiste comparée à la "peste brune". Aujourd’hui, ce sont les Gaulois ; Patrick Buisson remplacé par René Goscinny. La référence est transparente, Nicolas Sarkozy se réfère bien "au petit village gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur", et décline une fois de plus la thématique d’une identité, la nôtre, menacée par les barbares.

Le centre de gravité du débat politique. Effet garanti : les réactions se multiplient. Une mention spéciale à celle du député PS François Lamy : "Je ne sais pas si les Américains descendent de Mickey et Minnie, mais je connais le descendant de Dingo". Dingo ?! Oui, Dingo-Sarko. Mais l’essentiel, pour l’ancien président, c’est que depuis sa déclaration de candidature, l’axe de la vie politique tourne autour de lui. Il polarise le débat, à droite comme à gauche, d’où ce festival de dérapages imagés qui ne devrait pas s’arrêter là. À quand une référence à Tintin au Congo pour évoquer nos rapports avec l’Afrique ?

La transgression comme moyen d'avancer. Le Karchër, l’Homme africain qui n’est pas assez rentré dans l’histoire, l’instituteur qui ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, etc. La transgression est la marque de Nicolas Sarkozy, sa façon de préempter le débat public. À chaque jour sa polémique. On retrouve le storytelling de la campagne victorieuse de 2007, mais en plus trash. Il impose ses thèmes et son rythme, il est dans le mouvement permanent.

Le danger de la caricature. Résultat de ces sorties chocs : "les Français nous entendent", se félicite l’équipe de Nicolas Sarkozy. Sans doute, mais le risque c’est la surenchère dans le n’importe quoi, et bien sûr "la caricature" qui peut finir par coûter à Nicolas Sarkozy sa crédibilité.