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«Clins d’œil au RN», «enfumage», «bavardage sans fin»... les réactions de l'opposition après le discours de François Bayrou

Julien Moreau - Mis à jour le . 3 min

Dans les minutes qui ont suivi le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou, prononcé ce mardi 14 janvier devant l'Assemblée nationale, les membres de l'opposition ont vivement critiqué l'actuel locataire de Matignon.

Le discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou, prononcé mardi devant l'Assemblée nationale, n'a pas convaincu la majorité des partis politiques. Après une allocution jugée floue et décevante, plusieurs formations politiques ont exprimé leur mécontentement et annoncé des actions concrètes contre le gouvernement, notamment la censure.

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Cyrielle Chatelain, cheffe de file du groupe écologiste et social, a été la première à réagir vivement après la présentation de François Bayrou. Selon elle, le discours du Premier ministre était "indigent" et "flou", marqué par des "clins d’œil au RN" et une absence criante d'engagements clairs.

"L'écologie, c'est 158 mots au bout d'une heure et quart de discours", a-t-elle déploré, pointant du doigt une sous-estimation des enjeux environnementaux dans la politique du gouvernement. En réponse à cette allocution jugée insuffisante, le groupe écologiste et social a annoncé qu'il voterait la censure contre le gouvernement jeudi, estimant que la situation exigeait une prise de position ferme face à l'inaction de l'exécutif.

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"Notre objectif demeure l'abrogation", selon Vallaud

Boris Vallaud, le leader des députés socialistes, a, lui aussi, exprimé son mécontentement, bien que plus mesuré. Si le discours de Bayrou a certes permis d'obtenir des concessions sur la réforme des retraites, notamment la possibilité de renégocier l'âge de départ à la retraite, le député socialiste a souligné que l'objectif principal de son parti restait l'abrogation totale de la réforme.

"Notre objectif demeure l'abrogation", a insisté le député des Landes, rejetant l'idée d'un retour à la législation antérieure en cas d'absence d'accord avec les partenaires sociaux. Quant à la possibilité de soutenir la censure, Boris Vallaud a laissé entendre que cette option restait sur la table.

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Pour François Ruffin, ancien membre de La France Insoumise, le discours de François Bayrou n'a pas non plus répondu aux attentes. Sur les réseaux sociaux, il a qualifié l'allocution de "flou artistique", soulignant que le gouvernement refusait d'annuler ou de suspendre la réforme des retraites et se montrait peu ambitieux en matière de taxation des grandes fortunes. Ruffin a ainsi annoncé qu'il voterait la censure, précisant qu'un tel discours ne pouvait conduire qu'à un renforcement de l'opposition parlementaire.

Un "appauvrissement organisé de l'État" pour la France insoumise

Du côté de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon n'a pas manqué de critiquer le Premier ministre pour son discours jugé "d'enfumage". Selon lui, la dette publique résulte d'un "appauvrissement organisé de l'État" et les choix économiques du gouvernement ne faisaient qu'aggraver la situation des Français. "Le coût des versements à la Sécurité sociale compense des suppressions de cotisations décidées par les gouvernements", a ajouté le leader insoumis, dénonçant un manque de transparence et de volonté politique.

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Pour le Rassemblement national (RN), si aucune censure n'est prévue, le ton est tout aussi critique. Le président du RN, Jordan Bardella, a qualifié le discours de François Bayrou de "lénifiant" et de "bavardage sans fin", regrettant l'absence de mesures concrètes sur des sujets cruciaux tels que le pouvoir d'achat, l'insécurité et l'immigration. "Rien sur le pouvoir d'achat, rien sur l’insécurité, rien de concret sur l’immigration : la vie des Français est la grande absente de cette allocution", a-t-il fustigé, soulignant l'incapacité du gouvernement à répondre aux préoccupations quotidiennes des Français.

"Une véritable rupture est nécessaire"

Stéphane Lenormand, président du groupe Liot, a également réagi, mettant en avant le mécontentement croissant des Français face à la situation économique et sociale du pays. "Une véritable rupture est nécessaire", a-t-il insisté, appelant à davantage de dialogue et de transparence de la part du gouvernement. Selon lui, la colère sourde de la population pourrait déboucher sur une mobilisation de grande envergure, notamment dans la rue. Il a par ailleurs fait part de son soutien au gouvernement "indépendant, mais constructif", tout en insistant sur la nécessité d'une action rapide et décisive.

De son côté, le groupe Horizons, représenté par Sylvain Berrios, a affiché un soutien vigilant et exigeant à François Bayrou. Tout en se félicitant de la volonté du gouvernement de prendre des mesures contre les narcotrafics et la délinquance, Berrios a souligné que les Français attendaient "des actes forts" et a insisté sur la nécessité d'une réponse plus claire et plus ambitieuse aux défis du pays.