Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews vendredi. 1:52
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Laura Laplaud , modifié à
Depuis le début du mouvement des agriculteurs, les importations de produits ukrainiens sur le marché français, qualifiées de concurrence déloyale, sont au cœur des revendications. Invité de La Grande interview Europe 1-CNews vendredi, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, a jugé que les "marchés ont été désorganisés".

Poulet, sucre, œufs, céréales... Les importations agricoles ukrainiennes sur le marché français sont pointées du doigt par les agriculteurs depuis le début du mouvement, et notamment par les céréaliers français qui veulent voir réinstaurer des droits de douanes sur les céréales ukrainiennes. Depuis mai 2022, les droits de douane ont été suspendus dans les pays de l'Union européenne, pour aider l'Ukraine dans sa guerre face à la Russie.

En conférence de presse à l'issue d'un sommet à Bruxelles, le président Emmanuel Macron a affirmé que les importations de céréales ukrainiennes seront concernées par un "mécanisme de sauvegarde renforcé" au niveau européen, limitant ainsi l'impact des importations de produits agricoles ukrainiens et permettant une "intervention" en cas de déstabilisation des cours. 

"On ne peut pas rentrer dans une logique de désorganisation de marché"

Pour le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, invité de La Grande interview Europe 1-CNews, "il faut que les céréales sortent d'Ukraine, pas pour aller chez nous, mais pour aller ailleurs". "L'Ukraine, c'est une puissance exportatrice agricole. Il faut qu'elle puisse continuer", a affirmé le ministre, jugeant que les manœuvres de Vladimir Poutine ces deux dernières années ont "dérégulé les marchés". 

"Bloquer la mer Noire, bloquer les couloirs de solidarité... Tout ça a été fait pour déréguler le marché, pour mettre de la désorganisation sur le marché intérieur et pour empêcher l'Ukraine d'aller sur les marchés extérieurs hors Union européenne", a indiqué Marc Fesneau, précisant que cela avait "trop désorganisé les marchés". "J'ai eu plusieurs contacts avec mon homologue ukrainien, je lui ai dit qu'on ne pouvait pas rentrer dans une logique de désorganisation de marché, sinon les mesures que nous prenons pour l'Ukraine vont se retourner contre l'Ukraine", a-t-il lancé. 

Jeudi, l'Union européenne est parvenue à un accord sur le versement d'une nouvelle aide financière à l'Ukraine de 50 milliards d'euros jusqu'en 2027.