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Le maire du Mans, ancien ministre de l’Agriculture, a récemment fait part de son intention de concourir à une primaire du PS en vie de l’élection présidentielle de 2022. Mardi sur Europe 1, il critique l’attitude du camp d’Anne Hidalgo, qui selon lui agit comme si la maire de Paris était seule en lice et ne propose rien. "Tout ça n’est pas sérieux", tacle Stéphane Le Foll.

On ne sait pas encore comment seront départagés les candidats à la candidature du Parti socialiste pour la présidentielle de 2022, mais une chose est sûre, Stéphane Le Foll en sera. Le maire du Man s’est déclaré il y a plusieurs jours, refusant de voir sans combattre Anne Hidalgo se lancer seule dans la bataille. Et l’ancien ministre de l’Agriculture ne mâche pas ses mots sur la méthode choisie par le camp de la maire de Paris. "Le minimum qu'on doit à l'ensemble des militants et aux électeurs potentiels du Parti socialiste est d'avoir un débat pour savoir où l'on va et qu'est-ce qu'on va faire", lâche-il, invité mardi d’Europe 1. "Ce que je demande, c'est que j'ai un vrai débat qui peut être influencé par un vote pour qu'on puisse définir ensemble et de manière approfondie un projet pour la France.

"Je trouve que tout ça n'est pas sérieux"

Car ce qui manque au PS pour l’instant, ce sont des propositions, un programme. "Ce qui s'est passé avec les signatures des élus pour Anne Hidalgo, sans que même un minimum d'orientation ne soit proposé, m'a profondément interpellé. C'est pour ça que je me suis dit que c’est un peu bizarre d'avancer comme ça vers une échéance qui est essentielle, dans un contexte difficile, sans qu’il y ait vraie discussion", insiste Stéphane Le Foll. "On est lancé dans un congrès où la seule question qui est posée est de savoir s'il faut garder Olivier Faure, sans aucun débat. Il n'y a pas eu de travail avant."

 

Autre sujet qui chagrine le maire du Mans : les conditions de la primaire, qui ne sont toujours pas définies. "J'ai bien compris que le Parti socialiste a écarté des primaires ouvertes ? Bien, il y aura un vote des militants. On ne sait toujours pas dans quelles conditions il sera organisé, de la même manière qu’on ne sait toujours pas combien il y aura de militants qui vont voter au congrès du parti", soupire l’ex-ministre. "Tout ça mérite mieux. La France, dans l'Europe et dans le monde, cela appelle à du sérieux. Je trouve que tout ça n'est pas sérieux."

"C’est le projet qui compte, pas l’étiquette"

Difficile dans ces conditions d’imaginer le Parti socialiste rallier à lui d’autres candidatures de gauche. "Ce n'est pas la bonne question. Ça, c’est la question que se pose tout le monde et qui a été évoquée à longueur de mois et d’années par Olivier Faure depuis trois ans et demi. La question, c'est qu'est-ce qu'on veut faire ?", martèle Stéphane Le Foll.

"Il y a un vrai travail de fond à faire. C’est le projet qui compte, pas l’étiquette", assène encore Stéphane Le Foll. "c’est sûr que si vous mettez juste l’étiquette du PS aujourd’hui, et que vous ne dites rien d’autre, ça ne va pas faire beaucoup de voix."