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et Walid Berrissoul , modifié à
Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman, a estimé sur Europe 1 que la décision du Conseil d'Etat d'invalider un arrêté anti-burkini ouvrait la voie à une sortie du débat "par le haut".
INTERVIEW

Manuel Valls, qui avait pris parti en faveur des arrêts anti-burkini, a estimé sur sa page Facebook que la décision du Conseil d'Etat, qui a invalidé vendredi l’arrêt municipal pris à Villeneuve-Loubet, "n'épuise pas le débat ouvert dans notre société". De son côté, Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman, salue une décision "de bon sens".

Un signal très fort. "Je pense que c’est un acte salutaire qui nous permettra à tous de sortir de cette crise par le haut, et non par le bas. C’est un rappel à l’ordre de la part du Conseil d’Etat et un triomphe de l’Etat de droit", a déclaré samedi le responsable au micro d’Europe 1. "Je pense qu’il [le Conseil d’Etat] vient d’envoyer un signal très très fort ; que le climat post-attentats, qui effectivement peut-être compréhensible, ne doit pas être le prétexte pour tout et n’importe quoi."

Échéances électorales. Pour Anouar Kbibech, la perspective de la présidentielle, avec une campagne qui a démarré tôt en raison des primaires à gauche et à droite, a largement contribué à hystériser le débat. "On est à la veille d’échéances électorales majeures pour le pays. Nous le savons tous, parfois ces périodes sont des occasions propices pour celui qui tapera le plus sur les musulmans. Je pense que là, il faut vraiment que chacun pèse l’importance des actes et des paroles qui seront prononcées dans les prochains mois et les semaines à venir", a-t-il déclaré.

Vers une loi anti-burkini ? Plusieurs voix réclament désormais une loi anti-burkini. Au Front National, également chez les Républicains dans le camp de Nicolas Sarkozy, par la voix notamment de Laurent Wauquiez, ce qui n’a pas manqué de provoquer la colère d'Alain Juppé dans Le Figaro, le maire de Bordeaux se disant "opposé à toute loi de circonstance", lui qui avait toutefois soutenu les maires concernés. "Cette répétition de polémiques épuise à la fois le pays et le détourne des vrais défis qu’il doit relever, mais donne également des arguments à des groupes violents voire terroristes pour leurs discours et leurs appels à la violence", conclut le président du CFCM.