Bridgestone : que peut faire le gouvernement pour éviter une casse sociale ?

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Olivier Samain, édité par Ugo Pascolo

Les ministres du Travail et de l'Industrie, accompagnées par des élus locaux et des syndicats, doivent rencontrer lundi les dirigeants de Bridgestone pour une réunion sur la fermeture du site de Béthune à l'horizon 2021. Mais l'exécutif est-il vraiment armé pour empêcher la perte de 863 emplois directs ? 

Une réunion pour tenter de sauver 863 emplois. Dans la foulée de l'annonce de la fermeture à horizon 2021 de l'usine Bridgestone de Béthune, qui a ému toute la classe politique française, les ministres Elisabeth Borne (Travail) et Agnès Pannier-Runacher (Industrie) ont annoncé qu’elles se rendraient sur place, lundi, pour une réunion sur le sujet. Elles seront accompagnées d'élus locaux, dont le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, mais aussi des syndicats, pour faire face aux dirigeants du site. Un déplacement tout en muscle pour tenter de faire plier le groupe industriel japonais. Mais que peut faire exactement le gouvernement pour éviter cette casse sociale annoncée ? 

L'activité partielle de longue durée, le bouclier anti-licenciement du gouvernement

Il y a tout d'abord ce que l'exécutif considère comme son bouclier anti-licenciement : l'activité partielle de longue durée. Pendant au maximum deux ans, une entreprise confrontée à une baisse durable de son chiffre d'affaires peut réduire le temps de travail de ses employés jusqu'à 40%. Et pendant ce temps là, ces derniers continuent de toucher leur salaire presque intégralement grâce à une aide financière que l'Etat verse à l'employeur. 

Le gouvernement mise beaucoup sur ce levier mis en place dans le plan de relance, et le Premier ministre Jean Castex a d'ailleurs mis la pression sur les entreprises et les branches pour qu'elles se saisissent sans tarder et massivement de cet outil en négociant des accords avec les syndicats

Le poids politique

Mais au-delà de ce dispositif, l'exécutif a une autre carte à jouer : celle du poids politique. Ce sont ainsi des dizaines de dossiers qui sont surveillés comme le lait sur le feu à Bercy. Pour éviter des saignées dans les effectifs, But a par exemple repris son concurrent Conforama, sous l'impulsion du ministère de l'Économie. Le gouvernement met aussi la pression sur General Electric pour que le groupe réduise au maximum l'ampleur de son plan social. Reste à savoir si cela sera suffisant dans le cas de Bridgestone.