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Le porte-parole du gouvernement a annoncé vendredi sur Europe 1 que les dirigeants de Bridgestone seront bien présents à la réunion organisée lundi à Béthune pour échanger sur la fermeture programmée de l’usine. Or, invitée, la direction du géant japonais ne s'y rendra pas.
INTERVIEW

Rares sont les sujets qui font consensus dans la classe politique. La fermeture de l’usine Bridgestone, à l’horizon 2021, est de ceux-là. Depuis l’annonce mercredi de la décision du fabricant japonais de pneumatiques, des élus de tous bords, y compris au gouvernement, ont fait entendre leur ferme désaccord. Les ministres Elisabeth Borne (Travail) et Agnès Pannier-Runacher (Industrie) ont annoncé qu’elles se rendraient sur place, lundi, pour une réunion sur le sujet. Avec des élus locaux - dont le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand - et les syndicats, mais quid des dirigeants de Bridgestone ? "Si on provoque une réunion, c’est précisément pour échanger avec la direction de Bridgestone", relève Gabriel Attal vendredi sur Europe 1. "Oui, Bridgestone sera présent", a-t-il assuré. Mais la direction du géant japonais ne s'y rendra pas. 

Cela dit, que peut faire le gouvernement, sinon formuler son opposition ? "On va tout faire pour trouver un avenir à ces salariés. La volonté politique peut changer le cours des choses", veut croire Gabriel Attal. "Est-ce que ça marche à chaque coup ? Evidemment, non. Mais est-ce que c’est pour ça qu’il ne faut pas essayer ? Bah non... On va chercher à voir avec la direction de Bridgestone si on peut faire évoluer l’activité industrielle, avoir d’autres types de pneus qui correspondent plus à la demande pour que l’activité continue. Et si ce n’est pas possible, on regardera pour développer d’autres types d’industries sur le site", précise le porte-parole du gouvernement.

"Je crois à la pression politique"

Gabriel Attal maintient aussi la pression sur la direction de Bridgestone. "On a mis en place plein d’outils dans le cadre du plan de relance précisément pour accompagner les entreprises en difficulté", rappelle-t-il. "Pourquoi on a réagi très vivement quand il y a eu l’annonce par Bridgestone ? C’est parce qu’ils n’ont même pas regardé, n’ont même pas proposé de s’emparer de ces outils. Alors qu’il y a eu des réunions pour les présenter."

La pression donc, mais sera-t-elle efficace face à un géant japonais ? "Je crois à la pression politique", répond Gabriel Attal. "On va leur dire 'regardez les dispositifs qu’on met en place dans le cadre du plan de relance. Regardez comment on accompagne les entreprises dans ce moment difficile, avec l’activité partielle de longue durée, pour, quand les commandes se réduisent, que l’Etat viennent compenser cette perte d’activité avec de l’argent pour permettre de maintenir les salariés, de les former pour évolue vers d’autres professions'. Ça fait partie des outils qu’on développe. On va regarder tout ça", conclut-il.