Blocage des éleveurs : com' de crise à l'Elysée

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Le président de la République, François Hollande et son ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll. © AFP
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David Doukhan et M.D , modifié à
François Hollande et Stéphane Le Foll ont dû s’adapter à la crise des éleveurs qui secouent le monde agricole et paralysent la Normandie, la Bretagne et la Picardie.

En pleine saison touristique, il y a urgence à régler la crise des éleveurs. Pour la troisième journée consécutive, les agriculteurs en colère bloquent la circulation, principalement en Normandie, mais aussi en Bretagne ou en Picardie. Ils protestent contre les prix de la viande bien trop bas pour survivre selon eux. Une situation qui conduit François Hollande et son ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, à réagir vite afin que le mouvement ne s’étende pas à tout le pays.

"Sur le bœuf, j’ai besoin d’un coup de main". La semaine dernière déjà, François Hollande et Stéphane Le Foll, conscients de la colère qui montait, se parlaient chaque jour. Le ministre tenait le président de la République au courant de tous les développements en temps réel. Et vendredi, il a expliqué à François Hollande : "sur la crise du porc, je m’en suis sorti seul. Sur le bœuf, j’ai besoin d’un coup de main".

Une déclaration improvisée. C’est pour cette raison que François Hollande a improvisé samedi cette déclaration en marge du Tour de France. Il a lancé, en effet, un appel à la grande distribution pour mieux rémunérer les éleveurs. "Les agriculteurs ne peuvent pas vivre que des aides, il doit y avoir des prix pour les rémunérer", déclare-t-il. Une prise de parole qui sera suivie par celle de Manuel Valls, en plein Festival d’Avignon. Mais ça n'a visiblement pas suffit. 

"Les Français mangent moins de viande". Depuis lundi, les blocages se sont durcis, une nouvelle réunion a été organisée à 17h30 entre le chef de l’Etat et le ministre de l’Agriculture. Ce dernier dit attendre le rapport mercredi soir du médiateur sur les prix agricoles. De la folie pour François Hollande qui exige le rapport dès mardi soir et précise qu’il fera des annonces d’urgence en conseil des ministres, face à l'ampleur grandissante de la fronde. 

Une communication de crise en plein mois de juillet qui ne devrait pas suffire à long terme. Un connaisseur de l’Elysée confie ainsi : "on va gérer l’urgence, c’est sûr mais la réalité est toute bête et je doute que l’on puisse y faire grand chose : les Français mangent moins de viande".