Rares sont ceux qui soutiennent le ministre, visé par plusieurs révélations de Mediapart (photo d'illustration). 1:00
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Jean-Rémi Baudot, édité par Margaux Lannuzel
"Ça n'est pas illégal, mais c'est moralement répréhensible", estiment en substance les rares membres de l’exécutif qui osent un commentaire sur les affaires visant le ministre. 
ANALYSE

Malgré les révélations de Mediapart sur les dîners qu'il organisait à l'Assemblée nationale et les rénovations de son logement, François de Rugy a sauvé son poste, jeudi, après un entretien avec Édouard Philippe. Mais le ministre de la Transition écologique, qui "s'engage à rembourser chaque euro contesté", tandis que Matignon lance une enquête à son sujet, apparaît plus que jamais isolé au sein du gouvernement comme de la majorité. 

"Je ne comprends pas qu'il n'ait pas démissionné de lui-même"

Les rares membres de exécutif qui osent un commentaire restent ainsi prudents et se positionnent tous sur une même ligne que l'on pourrait résumer ainsi : "Ça n’est pas illégal, mais c’est moralement répréhensible". "Je pensais que les ministres avaient le sens des responsabilités", tacle un macroniste historique, proche du Président. "Je ne comprends pas qu'il n'ait pas démissionné de lui-même". 

Un conseiller ministériel s’inquiète de son côté : "C’est désastreux en termes d’image. Avec le homard et le champagne, comment allons-nous faire passer la réforme des retraites ou de l’assurance chômage ?"

"Le Président n'a aucune estime pour de Rugy"

Dans les rangs de La République en marche à l’Assemblée, la tonalité est la même. "Ces images, c’est deux ans de travail méticuleux de normalisation du train de vie parlementaire qui vient de s’écrouler", s’alarme un élu. On sent la colère et le ressentiment face à ces affaires aux allures de feuilleton, qui embarrassent la majorité. 

Un député, plus tranchant, avance lui déjà un scénario pour la suite : "le Président n’a aucune estime pour de Rugy. Il va le laisser seul se griller."