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Mathilde Durand , modifié à
François de Rugy, député LREM de Loire-Atlantique et candidat à la présidence du groupe LREM à l'Assemblée nationale, reconnaît des "erreurs", un an après sa démission du gouvernement. "J'ai démissionné du gouvernement pour privilégier l’intérêt collectif du président de la République, du gouvernement, de la majorité", ajoute-t-il. 
INTERVIEW

Ancien ministre de la Transition écologique, contraint à la démission par les révélations de Mediapart sur son train de vie et des dîners fastueux à l’Hôtel de Lassay, François de Rugy est désormais candidat à la présidence du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Le député entend bien succéder à Gilles Le Gendre, au cours des journées parlementaires du 11 et 12 septembre prochain. L’ancien chef de file de la majorité avait annoncé son départ en juillet dernier, fragilisé par des critiques internes et le départ de plusieurs députés de la majorité.

Une décision "collective"

"J’ai reconnu des erreurs, j’ai payé d’ailleurs et surtout à l’époque je me suis retiré, j’ai démissionné du gouvernement pour privilégier l’intérêt collectif du président de la République, du gouvernement, de la majorité", explique François de Rugy. "Ce n’est pas si fréquent en politique de faire primer l’intérêt collectif sur son intérêt individuel mais je crois justement que c’est une qualité pour la présidence d’un groupe à l'Assemblée nationale".

Redevenu député de Loire-Atlantique après sa démission, il explique avoir pu "observer, écouter, dialoguer" avec ses collègues. "C'est à la suite de ces échanges avec les députés du groupe La République en marche qu'est venue l'idée, collectivement, d’une candidature à la présidence du groupe". 

Un "emballement médiatique" en décalage "avec la réalité des faits"

Un an après sa démission, François de Rugy estime que l'affaire est derrière lui. Il rappelle par ailleurs qu'aucune poursuite judiciaire n'a jamais été engagée à ce sujet. "Tout a été clarifié depuis, je crois surtout qu'avec le temps l'emballement médiatique qui a eu lieu à l'époque apparaît un peu dérisoire ou en tout cas décalé avec la réalité des faits", confie-t-il.   

"Quand j'étais président de l'Assemblée nationale j'ai fait baisser les frais de réception, j'ai fait baisser le budget alloué au cabinet du président de l'Assemblée nationale, j'ai fait baisser le budget de déplacement", se défend l'ex-ministre de la Transition écologique. "Et surtout le régime spécial de retraite des députés nous l'avons réformé dès le début du mandat en 2017. (...) Nous n'avons pas traîné". 

Le député de Loire-Atlantique préfère se concentrer sur sa candidature à la présidence du groupe LREM. "Les collègues députés, comme des Français que je croise dans la rue, ceux que je connais notamment à Nantes où je suis élu depuis un certain temps, mais aussi ceux que je croise par hasard, viennent souvent me dire c’était complètement décalé avec la réalité, que c'était trop. Avec le temps encore une fois, l'eau a coulé sous les ponts comme on dit", conclut-il. "Le temps est venu de nous rassembler pour être plus efficace dans notre tâche, plus opérationnel dès la rentrée aux côtés du président de la République, en soutien au gouvernement, mais aussi et surtout pour faire remonter ce que nous disent les Français." 

Plusieurs figures de la République en marche sont également candidats à la succession de Gilles Le Gendre, notamment Christophe Castaner, ancien ministre de l'Intérieur ou encore la députée Aurore Bergé.