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Jacques Serais / Crédits photo : XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Quatre jours après l'assassinat du professeur Dominique Bernard dans un collège-lycée d'Arras, les regards se tournent désormais vers l'exécutif. Comment cette famille, dont deux des fils connus désormais pour des actes terroristes, a-t-elle pu rester en France ? Gérald Darmanin, invité de "L'heure des Pros 2" lundi soir, a répondu aux critiques.

L'heure de la grande explication pour Gérald Darmanin. Trois jours après l'attentat terroriste islamiste perpétré à Arras, le ministre de l'Intérieur était l’invité lundi soir de Pascal Praud, dans L'Heure des Pros 2 sur CNews. Le locataire de la Place Beauvau tenait à répondre aux critiques qui visent l'exécutif et qui dénoncent l'impuissance de l'État.

"Des décisions de justice ont été rendues, on aurait dû les appliquer"

Gérald Darmanin l'admet, le cabinet de l'un de ses prédécesseurs, en l'occurrence celui de Manuel Valls, n'aurait pas dû renoncer à l'expulsion de la famille Mogouchkov en 2014. "Dans ce cas précis, des décisions de justice ont été rendues. On aurait dû les appliquer", a-t-il lancé.

À l'époque, des associations telles que le MRAP, la Cimade ou encore le Réseau éducation sans frontières s'étaient mobilisés. Le ministre est-il en colère aujourd'hui ? "Évidemment que je suis en colère. C'est pour ça que je fais de la politique, c'est pour changer les choses", a-t-il poursuivi.

"Je suis là pour appliquer plus de fermeté !"

Trois ans après sa nomination à Beauvau, Gérald Darmanin se défend donc en argumentant sur la nécessité de faire évoluer la législation. "La France n'est pas laxiste comme pays migratoire. La France met trop longtemps à juger des demandes des gens qui viennent sur son sol. C'est le sens du projet de loi immigration que je porte, de réduire considérablement les délais. Aujourd'hui, il y a jusqu'à 12 recours quand vous êtes étrangers pour contester une décision de justice. Nous proposons de passer de 12 recours à 4, ce qui est déjà beaucoup", a précisé le ministre de l'Intérieur.

Mais hors de question de formuler le moindre aveu d'échec, Gérald Darmanin préfère un discours offensif. "Comme je me bats pour les Français et que je sais ce qu’ils veulent, je suis là pour appliquer plus de fermeté !" Une consigne de l'Élysée face au procès en impuissance, Emmanuel Macron a demandé à ses ministres d'incarner "un Etat impitoyable envers les porteurs de haine".