Attal sur l’écotaxe dans l'aérien : "Quand un secteur est sous l’eau, vous ne lui plongez pas la tête encore plus profond"

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Pauline Rouquette , modifié à
Interrogé vendredi sur la taxation des vols par une éco-contribution, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a évoqué les difficultés du secteur aérien, rappelant que la proposition de la Convention citoyenne pour le climat a été faite "à un moment qui n'était pas la crise d'aujourd'hui". En début de semaine, le sujet avait opposé le ministre des Transports et la ministre de la Transition écologique.
INTERVIEW

"Cette proposition a été faite à un moment qui n'était pas le moment de crise que nous vivons aujourd'hui", a déclaré Gabriel Attal, au micro d'Europe 1. Invité d'Europe Matin, vendredi, le porte-parole du gouvernement a été invité à répondre sur la taxation des vols par une éco-contribution. Taxation à propos de laquelle le ministre du Transport et la ministre de la Transition écologique semblaient opposés en début de semaine.

En effet, durement touché par la crise du Covid-19, le secteur aérien est en première ligne de ce double enjeu entre défis économiques et défis écologiques. Alors que, parmi les 149 propositions de la Convention citoyenne, figure l’idée d’une taxation de tous les vols par une écotaxe, Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué en charge des Transports, s’y est montré clairement opposé, lundi sur Europe 1. Mais à son tour invitée de la matinale, mercredi, sa ministre de tutelle Barbara Pompili, responsable de la Transition écologique, s'était, elle, voulue plus nuancée. "Jean-Baptiste Djebbari donne son avis, sauf qu’à la fin c’est la concertation qui aboutira à un projet de loi", avait-t-elle rappelé.

"Il y a un travail qui est en cours"

"Il peut y avoir plusieurs avis et sensibilités", a-t-il d'abord répondu, affichant un large sourire. Mais la question, ici, est de savoir quelle sensibilité est la sienne. "Le secteur aérien est en très grande difficulté", insiste-t-il, relatant un déplacement dans le Val d'Oise au cours duquel il a pu constater des aéroports "à l'arrêt", "qui tournent à faible régime", et dont les difficultés "ont un impact sur un certain nombre d'emplois". Des propos qui font écho à ce que déclarait Jean-Baptiste Djebbari, lundi sur Europe 1, affirmant que "cette taxe aurait des impacts tout à fait délétères" sur le secteur.

"Quand un secteur est sous l'eau, vous ne lui plongez pas la tête encore plus profond", abonde Gabriel Attal, qui en revient toujours au stade d'avancement de la Convention citoyenne pour le climat. "Il n'y a pas de réponse aujourd'hui, il y a un travail qui est en cours", a-t-il répété. Un travail effectué par des citoyens tirés au sort, des parlementaires et les responsables des différents secteurs. "C'est de cette discussion que va sortir une décision".