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Selon une étude de la direction de l’aviation civile, l'impact des mesures de la convention citoyenne sur le secteur de l’aéronautique serait catastrophique. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Il y a les slogans et il y a la réalité. Les experts de la direction de l’aviation civile ont voulu mesurer l’impact des mesures proposées par la convention citoyenne sur le climat sur le secteur aérien. Le résultat est terrifiant.

Sur les 149 mesures de la convention citoyenne sur le climat, huit concernaient directement le transport aérien. Avec deux lignes directrices follement excitantes : interdire et taxer. Interdire tout nouvel aéroport, interdire l’extension de ceux qui existent, interdire les vols intérieurs si la destination est accessible en moins de quatre heures et interdire les avions publicitaires, l’été au-dessus des plages. Taxer l’aviation de loisirs et surtout taxer tous les vols, courts ou longs. Avec une "écocontribution", ça fait plus vert mais ce n’est rien d’autre qu’une taxe dont l’objectif, comme les mesures précédentes, est de décourager les gens de prendre l’avion.

Ce projet d’écocontribution alarme le secteur aérien.

Il y a de quoi. La direction de l’aviation civile a fait ses calculs : une écocontribution de 4,2 milliards, comme c’est proposé, entraînerait la suppression de 120.000 à 150.000 emplois et une chute du trafic aérien de l’ordre de 20%. Bref, ce serait un désastre absolu. Ça réduirait les émissions de CO2, sauf que le transport aérien ne représente au total que 1,4% des émissions françaises. Bref, le coût économique et social serait exorbitant et le bénéfice pour la planète serait marginal.

Le gouvernement va devoir choisir entre ce que demandent les écologistes et les intérêts du secteur aérien.

Le ministère de la Transition écologique organise ce samedi une conférence sur le sujet avec toutes les parties prenantes afin de préparer un projet de loi. Ce qui est en train de se passer sur l’aérien rappelle ce que l’on a connu sur le nucléaire avec la fermeture de Fessenheim qui est une aberration pour qui veut réduire les émissions de CO2. Comme le nucléaire, l’aéronautique est une filière d’excellence française avec de très grands groupes comme Airbus, Dassault, Thalès ou Safran et des centaines de sous-traitants de classe mondiale. Comme le nucléaire hélas, le secteur aérien est menacé de mesures dont le seul but est de se donner une bonne conscience écologique.