Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports​. 2:09
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Mathilde Durand , modifié à
L'idée d'une écotaxe sur les vols nationaux et internationaux pour lutter contre le réchauffement climatique inquiète les entreprises du secteur aérien. Sur Europe 1, Jean-Baptiste Djebbari s'inquiète des "impacts tout à fait délétères" d'une telle taxe sur un secteur déjà affaibli par l'épidémie de coronavirus. 
INTERVIEW

Les 150 citoyens français tirés au sort pour participer à la Convention citoyenne ont planché durant neuf mois, laissant derrière eux 149 propositions pour lutter contre le changement climatique en France. Parmi elles, huit mesures concernent le secteur aérien, dont une propose l'instauration d'une éco-contribution, une taxe sur les vols longs ou courts. Une mesure qui inquiète les entreprises du secteur aérien. Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports​, a réagi à cette proposition, lundi sur Europe 1. 

"Je pense que cette taxe aurait des impacts tout à fait délétères", estime Jean-Baptiste Djebbari. "J'avais cru comprendre que l'ambition collective était de favoriser les modes les plus vertueux sur le plan environnemental, ce que nous faisons." Avant d'ajouter : "Je partage pleinement l'objectif de rendre l'aérien beaucoup plus vertueux. Nous investissons deux milliards dans l'avion vert."

"Achever un secteur déjà à terre"

La direction de l’aviation civile a fait ses calculs : une écocontribution de 4,2 milliards entraînerait la suppression de 120.000 à 150.000 emplois et une chute du trafic aérien de l’ordre de 20%. "Je n'avais pas compris que la taxe de 4 milliards allait servir à, finalement, d'abord achever un secteur qui est déjà à terre et en faire un mode de transport pour les riches", ironise le ministre. "Et c'est la conséquence que cela aurait."

Jean-Baptiste Djebbari cite également les exemples de certaines villes enclavées telles que Brive, Auriac ou encore Limoges qui ont besoin de conserver leurs lignes aériennes pour rester attractives. "Je ne fais pas la campagne de l'aérien, plus que du ferroviaire ou plus que du routier. Mon travail est d'objectiver les conséquences", assure-t-il. "Sur le plan de l'aménagement du territoire, c'est plutôt une mesure qui emporte des conséquences très négatives."

"Il y aura un projet de loi en 2021 qui reprendra les mesures de la Convention citoyenne, il y aura un débat, c'est la démocratie. Et chacun pourra juger", conclut le ministre chargé des Transports.