8:45
  • Copié
Maxime Dewilder
La mission parlementaire chargée d'évaluer le plan de sortie du glyphosate pour 2021 a présenté mercredi son rapport. Il pointe notamment la difficulté, pour les agriculteurs, d'assumer financièrement la transition vers une agriculture sans glyphosate.
INTERVIEW

Les deux députés Jean-Luc Fugit (LREM) et Jean-Baptiste Moreau (LREM), ont présenté mercredi leur rapport sur la sortie du glyphosate d'ici 2021. Ils pensent qu'il sera difficile de sortir du glyphosate pour 2021. Pire, ils jugent "inconscient" d'attendre le 31 décembre 2020 pour savoir "quelles situations culturales" devront obligatoirement cesser d'utiliser l'herbicide le 1er janvier 2021 et lesquelles pourront bénéficier d'un délai. Les élus pressent donc l'Etat de préciser le nom des cultures qui "bénéficieront d'une dérogation" d'utilisation du glyphosate, au plus tard en juin prochain.

Julien Dive, député Les Républicains de l'Aisne interviewé samedi par Wendy Bouchard sur Europe 1, critique ainsi le manque de visibilité : "Nous sommes à un an de l'échéance et aujourd'hui, l'ensemble des filières qui seront prêtes à sortir du glyphosate d'ici 2021 n'est pas identifié. Il y a un raté dans la clarté de la stratégie".

"J'aimerais bien savoir qui ils ont rencontré"

Dans ce rapport, les deux députés estiment en plus que la suppression du glyphosate va coûter très cher aux agriculteurs. Il faudra selon eux plus de main d'oeuvre et réaliser des investissements en matériels nouveaux. "Le rapport précise bien que l'arrêt engendrera des coûts substantiels. Le coût total pour la filière céréalière française serait de 950 millions d'euros", juge la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, Christiane Lambert, également interrogée par Europe 1. Elle s'interroge : "Avec l'état des finances françaises, pensez-vous que l'Etat soit prêt à débourser cette somme ?". 

Surprise et interrogations chez les opposants au glyphosate : "J'aimerais bien savoir qui ils ont rencontré", se demande Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement. Il s'interroge sur le travail des deux députés. "Cela m’étonne énormément que des parlementaires n’aient pas vu qu’il existe des modèles alternatifs sans glyphosate et qui ne sont pas sur ces montants-là d’inconvénients et de surcroît de travail".