Le conflit en Ukraine, aux portes de l'Europe, encourage la France à renforcer ses effectifs militaires. 1:26
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William Molinié
Le conflit en Ukraine, aux portes de l'Europe, encourage la France à renforcer ses effectifs militaires. Depuis lundi, un groupe de travail du ministère des Armées planche sur le recrutement des réservistes. Ces citoyens volontaires sont au nombre de 40.000 mais l'exécutif ambitionne d'atteindre les 100.000 réservistes en comptant les militaires à la retraite.

Préparer l’éventualité d’une guerre depuis l’arrière. Lundi, un groupe de travail a été lancé au ministère des Armées pour booster les réserves opérationnelles. Ces citoyens volontaires sont au nombre de 40.000 aujourd'hui. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a un objectif de 80.000 effectifs pour atteindre les 100.000 réservistes en comptant les militaires à la retraite, soit un ratio d’un réserviste pour deux militaires d’active (210.000).

Vers un doublement du budget ?

Pour cela, l’exécutif réfléchit à lever plusieurs freins. "L’accès à la réserve doit être un droit", soutient l’entourage du ministre des Armées. L’âge maximal dans la réserve pourrait ainsi être augmenté de cinq ans. Il pourrait atteindre pour certaines fonctions 77 ans, comme c’est le cas aujourd’hui au service de santé des Armées.

Par ailleurs, certaines conditions physiques pourraient aussi être assouplies. "Un candidat inapte mais qui aurait des capacités intéressantes en matière cyber doit pouvoir être recruté", poursuit-on. Autre enjeu majeur, changer l’image que renvoie la réserve dans les entreprises. Trop de réservistes ne se déclarent pas auprès de leur employeur et posent des jours de congés ou de RTT pour servir au sein de la réserve. "C’est le sujet numéro 1", selon une source au ministère des Armées.

Aujourd’hui, les employeurs ont l’obligation de libérer leurs salariés réservistes au moins huit jours par an, avec la possibilité de réduire à cinq jours pour les entreprises de moins de 250 salariés. Reste enfin la question du budget. Il est aujourd’hui d’environ 175 millions d’euros. Sera-t-il lui aussi doublé ? Rien n’est encore tranché. Tout cela doit être débattu dans la loi de programmation militaire qui devrait être votée en début d’année prochaine.