L'essayiste Alain Finkielkraut était l'invité du Grand Rendez-vous ce dimanche. 5:03
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Yanis Darras , modifié à
Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/Cnews/Les Echos, le philosophe Alain Finkielkraut, est revenu sur la percée du Rassemblement national au sein de l'Assemblée nationale. Pour ce dernier, l'arrivée des 89 députés du parti d'extrême droite est le signe de l'inquiétude des Français à préserver "une continuité historique". 

C'est une première. A l'Assemblée nationale, jamais le Rassemblement national n'aura été aussi puissant que depuis les dernières législatives. Le parti, anciennement mené par Marine Le Pen, obtient 89 sièges. Un choc pour la classe politique et certains membres du gouvernement, à l'instar de l'actuel ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, qui appelle à ne pas "faire de compris avec le RN" dans les colonnes du Parisien, ce dimanche.

"Angoisse existentielle"

"Je ne me réjouis pas personnellement de cette entrée massive des députés du Rassemblement national à l'Assemblée", explique au micro d'Europe 1/Cnews/Les Echos. Et d'ajouter : "Non pas parce que j'y vois le retour de la bête immonde. Pas du tout. Le rassemblement national n'est pas un parti fachiste ni même factieux. Ce qui m'inquiète bien plutôt, c'est d'abord son tropisme poutinien." 

Pour l'essayiste et philosophe, le vote des électeurs pour des députés du Rassemblement national s'est fait "pour une raison très estimable". "Ils éprouvent une angoisse existentielle. Ils veulent que soit défendu un droit fondamental, au même titre que Simone Veil ou encore José Ortega y Gasset, celui du droit à la continuité historique".

"Commodité absurde de sortir le RN du cercle républicain"

Ils pensent que ce droit est menacé. Et ils ont raison de penser", explique Alain Finkielkraut, qui appelle tous les partis politiques à se saisir du sujet. Et face à l'appel du ministre de l'Éducation nationale à ne pas "collaborer avec le RN", l'essayiste se montre très critique : "Je ne suis pas d'accord avec Pap Ndiaye qui n'a eu aucune déclaration digne de ce nom sur l'état de l'école, mais qui de tweet en interview nous rappelle qu'il faut se mobiliser contre le Rassemblement national".

"C'est une commodité absurde que de sortir le Rassemblement national du cercle républicain, d'autant plus qu'on sort avec lui, la réalité qu'on ne veut pas voir, toutes ces mauvaises nouvelles idéologiques en quelque sorte. Et ça, c'est très grave" conclut-il.