Agriculteurs : le président des députés LR «soutient» les blocages

© Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP
Le chef de file des députés Républicains, Olivier Marleix, a assuré que la droite "soutient très clairement" le mouvement des agriculteurs, "y compris les blocages" de route. Depuis plusieurs jours, l'A64, dans le sud-ouest, est par exemple bloquée par les manifestants, qui s'opposent aux charges financières et normes environnementales jugées trop lourdes.

La droite "soutient très clairement" le mouvement des agriculteurs, "y compris les blocages" de route débutés cette semaine dans le sud-ouest, a affirmé dimanche le chef de file des députés Républicains, Olivier Marleix. "On soutient très clairement les agriculteurs dans leur mouvement, l'expression de leur colère (...) y compris les blocages malheureusement quand il faut se faire entendre", a-t-il déclaré sur France 3. Les manifestations d'agriculteurs se multiplient depuis quelques semaines, en France comme ailleurs en Europe, contre des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes.

 

Selon Olivier Marleix, c'est surtout la hausse de la fiscalité sur le gazole non routier (GNR) qui "déclenche la colère" et "le gouvernement doit renoncer dans l'immédiat à cette mesure". "La situation de nos agriculteurs n'est plus tenable", a-t-il estimé, pointant du doigt le risque judiciaire en cas de mauvais usage des pesticides. "On fait des agriculteurs des délinquants, donc à un moment il y a un ras-le-bol", a regretté Olivier Marleix.

Un point de désaccord avec la présidente des députés LFI, Mathilde Panot, qui a mis en avant sur la même chaîne la nécessité de "normes écologiques". Il y a cependant une "revendication qui est partagée par tout le monde, très largement, c'est : 'On veut vivre de notre travail'", a-t-elle ajouté, rappelant que son groupe avait déjà proposé un "prix plancher pour que les agriculteurs puissent vivre dignement", rejeté "à six voix à l'Assemblée nationale, à cause des macronistes et des LR".

"Leur foutre la paix"

Dans le même camp, le secrétaire national du parti communiste, Fabien Roussel, a réclamé sur LCI "une loi de programmation pour notre agriculture" afin de remédier aux difficultés d'une profession qui "survit sous le seuil de pauvreté". Demandant lui aussi à "maintenir" l'avantage fiscal sur le GNR, car les agriculteurs "n'ont pas d'autre choix que d'en utiliser pour leurs tracteurs", il a prévenu qu'"on ne fera pas la transition écologique contre eux".

À l'extrême droite, le président de Reconquête !, Eric Zemmour, a jugé sur BFMTV que le "sentiment de désespoir des agriculteurs" est le résultat à la fois de "la tyrannie de la commission de Bruxelles" et d'une "surtransposition des normes" par "l'administration française qui prend un malin plaisir à laver plus blanc que blanc".

La veille déjà, le numéro un du Rassemblement national, Jordan Bardella, avait dénoncé depuis la Gironde viticole "l'Europe de Macron qui veut la mort de notre agriculture". La colère agricole et le tir nourri des oppositions, à moins de cinq mois des élections européennes, poussent le gouvernement à réagir. "Non, nos agriculteurs ne sont pas des bandits, des pollueurs, des personnes qui torturent les animaux, comme on peut l'entendre parfois", a lancé samedi le Premier ministre, Gabriel Attal, qui recevra lundi à Matignon les syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs.

Sa ministre de l'Égalité Femmes-Hommes, Aurore Bergé, a également joué l'apaisement dimanche. "Les agriculteurs, il faut leur foutre la paix", a-t-elle déclaré sur France Inter. Il ne s'agit pas de "leur laisser tout faire", mais "on a l'agriculture la plus saine et la plus durable au monde" et "ajouter en permanence de la contrainte (...) ce n'est pas forcément une bonne décision".