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Chloé Lagadou, édité par Romain Rouillard / Crédit photo : ALAIN PITTON / NURPHOTO / NURPHOTO VIA AFP
Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture, était en déplacement dans le Cher ce samedi tandis que le Premier ministre, Gabriel Attal, s'est rendu dans le Rhône pour, lui aussi, évoquer la grogne qui gagne du terrain dans le monde agricole. Au micro d'Europe 1, Mathieu Maronèse, céréalier dans le Lot-et-Garonne, réclame des "actes". 

Inflation, surcharge administrative, interdiction de pesticides... Les revendications du monde agricole sont nombreuses et commencent à se faire entendre depuis plusieurs jours. Une colère visible dans plusieurs pays européens et qui s'est traduite ce samedi en France par diverses actions, dont le blocage de l'autoroute A64 qui relie Toulouse à Bayonne. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, en déplacement dans le Médoc, et le Premier ministre Gabriel Attal, qui s'est lui rendu dans le Rhône, se sont disputés, à distance, la défense des exploitants, tandis que le ministre de l'Agriculture était, de son côté, dans le Cher. 

"Beaucoup d'annonces, beaucoup de paroles, mais pas beaucoup d'actes"

Et alors que le chef du gouvernement promettait de "faciliter la vie" des agriculteurs, Marc Fesneau a déclaré que, si la France s'attaquerait bien à ce dossier, "cela ne se fait pas dans la nuit de samedi à dimanche". Ajoutant que "la simplification, c'est un sujet sérieux, auquel il faut que l'on s'attèle vraiment dans un délai qui soit très court". Et le ministre de l'Agriculture de conclure son propos en assurant qu'"on a besoin de normes qui ne viennent pas s'empiler, mais qui viennent donner une philosophie à l'action publique et protéger un certain nombre de choses". 

 

Des propos qui peinent à convaincre Mathieu Maronèse, céréalier dans le Lot-et-Garonne, joint par Europe 1 et qui résume ainsi le fond de sa pensée : "Beaucoup d'annonces, beaucoup de paroles, mais pas beaucoup d'actes". S'il reconnaît que des "discussions" autour de "l'eau, de la maladie bovine" et qu'il se dit prêt à "faire confiance" au ministre de l'Agriculture, Mathieu Maronèse réclame "des actes", estimant que "les paroles, c'est trop tard". 

"Nous sommes dans le rouge complet" 

Des actions concrètes qui doivent intervenir dans les plus brefs délais, insiste-t-il. "Là, les agriculteurs ne peuvent plus tenir. Il y en a qui sont au bord de la faillite. Nous sommes dans le rouge complet. Je ne sais pas comment on pourra renverser la vapeur, mais il faut qu'ils nous écoutent et qu'ils agissent surtout", conclut-il. 

Les agriculteurs comptent bien continuer à faire entendre leur voix. Ce céréalier du sud-ouest assure d'ailleurs que ses collègues ne lâcheront rien tant qu'aucune mesure ne sera mise en place. De nouveaux blocages sont prévus, dès la semaine prochaine, dans la région toulousaine.